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 sleeping on my own ; ft. goldie

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» Jeremiah Drysdale «
Jeremiah Drysdale

hunter avenger
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MessageSujet: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptyVen 24 Mar - 12:33

Les mains se levèrent vers le plafond, les fesses se détachèrent des chaises alors que les clameurs d’une partisannerie désinhibée emplissaient le pub. Jeremiah regardait les écrans avec un dégoût mêlé à la plus grande confusion. Wouhou. Faites le truc, faites des points, hourra. Cela semblait si simple en apparence, mais il ne comprenait rien au foot. Techniquement, il comprenait. Le but était d’envoyer le ballon dans le filet de l’autre équipe. Mais il ne comprenait pas ce qui, dans cette simple action, donnait envie à des hommes adultes de se sauter dans les bras en hurlant. Avoir su, le jeune homme aurait donné rendez-vous à son contact ailleurs, même s’il était maintenant pratiquement impossible de trouver un endroit à Londres où on pouvait boire une pinte abordable sans que celle-ci soit servie dans une éprouvette, un soulier ou une bêche, ou sans devoir se taper la puérilité des rituels sportifs du trentenaire bedonnant moyen. Il se ravisa, détournant le regard des maillots blancs à la course du ballon, le décor était désagréable, mais ô combien utile. C’était là qu’il devait rencontrer Goldie. Et malgré son nom qui aurait probablement mieux collé à un hamster ou un caniche, Goldie était désormais un informateur précieux pour la petite opération nocturne de Jeremiah.

Quelques semaines auparavant, ses activités avaient atteint un point mort. Ses mésaventures avec la méthadone, ses nombreuses blessures lui avaient fait perdre nombre de pistes. Devant l’éventualité de devoir repartir à zéro, il avait marché sur son orgueil pour demander de l’aide à son mentor en Écosse. Non sans moqueries, Fergus avait accepté de lui donner un tuyau de son réseau. C’était ce qui l’avait mené à Goldie, ce médecin légal qui avait la langue un peu plus dénouée que les autres. Avec un tel nom, Jeremiah croyait avoir affaire à une espèce de quinquagénaire déjantée fumant clope sur clope en maquillant des cadavres, mais il n’en était rien. En arrivant au poste de police, déjà pas son endroit préféré sur terre, il avait cru qu’on lui faisait une blague, que Fergus se foutait bien de sa gueule. Il avait rassemblé tout son courage pour demander au réceptionniste où on pouvait trouver « Goldie », bien surpris de ne pas le voir broncher en disant qu’il allait probablement quitter dans les minutes. Lorsque le réceptionniste lui avait alors pointé le fameux « Goldie », le jeune chasseur était convaincu de passer un épisode de « caméra cachée ». Donc, sa source était cet espèce de rêve aryen aux cheveux dorés, à la complexion saine, marchant avec énergie, saluant tous ses collègues ? Si le réceptionniste, probablement bien pressé de savoir si Jeremiah avait bel et bien un rendez-vous avec le top-modèle du poste, n’avait pas accosté Goldie pour lui dire que quelqu’un le cherchait, le jeune écossais se serait probablement sauvé à l’instant.

Il avait bien fait de ne pas le faire. Parce qu’il se trouvait que les infos de Goldie étaient à la fois peu chères et très utiles. Clairement, le gars ne le faisait pas pour l’argent s’il demandait de se faire payer en bière et en nourriture moyenne de pub de quartier. C’était à se demander pourquoi cette tête de première classe le faisait… Jeremiah n’en avait aucune idée, mais Goldie ne savait pas non plus pourquoi ce type tout en noir venait lui demander des informations sur les morts suspectes de la ville. C’était fair-play. Jeremiah était arrivé d’avance, sachant qu’aucun d’eux n’était dur à manquer, chacun à leur façon bien éloignées. L’autre avantage avec Goldie était qu’il n’était pas un connard. Ça avait l’air d’être un standard assez facile à rejoindre, mais dans le monde de Jeremiah, ce n’était pas le cas. Il était rare que ce genre de mission sociale ne le laisse pas totalement drainé par la suite, même si cela impliquait de boire de la bière dans des lieux bondés, ce qui lui était totalement interdit vu les risques de santé impliqués par sa prise de méthadone, mais qu’il faisait tout de même pour ne pas trop éveiller la notion dans l’esprit de Goldie qu’il était un dangereux marginal ou un AA. Un autre but, mais cette fois de l’équipe adverse, et là c’était le drame. À voir les gens se plaindre comme des pleureuses siciliennes, Jeremiah eu presque envie d’esquisser un sourire, mais il se ravisa, se disant que ces muscles de son visage devaient être totalement atrophiés maintenant.
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptySam 25 Mar - 13:44

Les cris excités des partisans sont audibles depuis l’extérieur du Penderel’s Oak et le jeune homme blond se glisse à l’intérieur au moment où un trio portant des maillots de foot sortirent pour fumer. Il préfère toujours éviter de toucher les poignées lors de moment de grand achalandage et c’est les mains bien serrées sur la ganse de son sac à bandoulière qu’il se faufile avant que la porte n’ait le temps de se refermer.

Le pub est plein à craquer et il retient un soupir, scannant les tables à la recherche de la silhouette noire de son contact. Il ne serait pas sorti ce soir s’il n’y avait pas été invité. En fait, c’est faux : il a refusé l’invitation d’un collègue de travail pas plus tard qu’hier. Celui-ci organisait une sortie de groupe pour encourager l’équipe locale et décompresser du boulot. Alors en vérité, il ne serait pas sorti ce soir s’il n’y avait pas été invité par Jeremiah. Il le trouve enfin, assis un peu plus loin, et slalome entre les tables et les clients pour le rejoindre.

« Soir de match, huh, » qu’il lance avec son sourire commercial en passant derrière le jeune homme tout en noir. Il tire la chaise à la droite de l’autre en poussant l’une des pattes avec son pied, les mains toujours sur sa ganse et s’y assoit en chassant une mèche blonde de ses yeux d’un coup de tête. Il regarde le jeune homme en passant la ganse de son sac par-dessus sa tête pour le poser sur ses cuisses, lève un sourcil interrogateur : « Je ne t’aurais pas cru fan. » Avec un rire léger il déboutonne son manteau gris qu’il laisse choir contre le dossier de sa chaise. Il tire sur le bout des manches de son chandail de laine pour couvrir ses poignets avant d’oser appuyer ses avant-bras contre la table, ses mains flottant à quelques millimètres au-dessus de celle-ci.

« Tu as commandé quelque chose? »

Il croise les doigts entre ses mains, avec un sourire en coin, observant l’autre. La posture parfaite, l’expression innocente, l’air tout à fait à l’aise, Goldie est le parfait opposé du garçon assis à sa gauche. C’est d’ailleurs le commentaire qu’on lui avait fait, au boulot, suite à leur première rencontre. Ça avait fait sourciller plusieurs de ses collègues de voir Jeremiah l’aborder et on lui avait même demander s’il avait besoin d’aide, le lendemain. Le médecin légal avait simplement éclaté de rire, leur assurant qu’il n’y avait pas à s’en faire, que l’écossait était l’un des acheteurs potentiels pour sa vieille voiture et qu’il l’avait rejoint pour un test de route. Comme il avait déjà mentionné avoir mis sa voiture en vente, le mensonge a été gober par tout le monde sans problème.

Après tout, Goldie est un charmeur et paraît toujours en contrôle. À le voir ainsi, confortablement installé dans un pub un soir de match, on ne croirait pas qu’il s’adonne à du trafic d’information. Cela fait plusieurs mois, peut-être un an qu’il a commencé, mais Jeremiah est, jusqu’à maintenant, son contact le plus régulier. Il ne s’en plaint pas : malgré son air sombre et sérieux, il aime bien l’écossait.

Une vague d’exclamations enthousiastes lui fait tourner la tête vers les écrans, où une reprise du but exécuté repasse sous trois angles différents. Il a un rire, regardant les gens célébrer, puis ramène son regard sur l’autre en attrapant la carte des boissons d’une main.

« Au moins l’alcool est à moitié prix, ce soir. »
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Jeremiah Drysdale

hunter avenger
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptySam 25 Mar - 16:18

Il n’avait pas vu arriver son contact à travers la commotion qui traversait le bar, ce pourquoi il sursauta en entendant sa voix venir de derrière lui. Il rattrapa à temps son réflexe de se retourner, comme prêt à se battre, cela faisait toujours mauvaise impression. Goldie, s’asseyant d’une manière assez particulière, lui servit alors une raillerie quant au très mauvais timing de la rencontre. Désignant la télé du menton, Jeremiah lui rétorqua alors, plissant les yeux comme pour lire de loin : « Tu sais bien que je manquerais jamais une partie de… Chelsea United? » Eh oui, ne réajustez pas votre appareil, le jeune écossais avait bien fait de l’humour. C’était une habitude qu’il avait visiblement peu pratiquée dans les dernières années, mais récemment, la réalisation que ses plans ne marchaient pas du tout l’avait obligé à redécouvrir les vertus thérapeutiques du sarcasme. L’humour était aussi un excellent camouflage pour faire croire qu’il n’était pas complètement désaxé. Son contact, aussi sympathique soit-il, était tout de même le mélange des deux professions que Jeremiah haïssait le plus au monde, un docteur flic, brrr. Donc, il avait intérêt à ce que de un, Goldie lui donne ses infos, de deux, Goldie ne le dénonce pas à ses très suspicieux collègues.

Ils n’en étaient pas là pour l’instant, clairement. Même s’il avait l’air d’une publicité d’antidépresseur vachement réussi, il devait y avoir quelque chose qui clochait chez Goldie. Pourquoi, en cette soirée, n’était-il pas avec ses potes ou sa copine, ou son chien? Pourquoi décidait-il de venir parler de cadavres autour d’un fish n’ chips. C’était dur à croire, mais Goldie était probablement fêlé, Dieu sait où. Jeremiah fit non de la tête lorsqu’un lui demanda s’il avait commandé. Il ne commandait jamais d’avance. Si par hasard, Goldie préférait passer la soirée avec ses potes, sa copine, son chien, le jeune homme n’avait pas envie de devoir rester là à siroter une bière qui allait lui rentrer dedans comme une demie-bouteille de tequila rentrait dans un adolescent à son bal des finissants. Maintenant que Goldie était arrivé, par exemple, il devait s’y mettre. En plus, vu la position dans laquelle le blondinet s’asseyait, il aurait très bien pu percevoir toute tentative de faire semblant d’ingérer l’alcool de sa part. C’était risqué de prendre une bière, mais ce n’était pas désagréable, loin de là. Jeremiah se surprenait à chaque fois à apprécier l’ivresse bien précoce qu’un seul verre lui procurait. Il prenait du bon temps, voilà. C’était moins pire que d’aller se piquer dans une ruelle.

Il prenait toujours la même chose, un peu par superstition, il se garda donc de regarder la carte à l’instar de l’homme assis à côté de lui qui lui faisait remarquer qu’elles étaient à demi-prix. Tant mieux. Bien que son allocation de son mentor lui donnait les moyens, Jeremiah n’aimait jamais vraiment dépenser, c’était toujours douloureux. Et les amateurs de sport se remirent à vagir tels des cerfs en rut, allez savoir pourquoi. L’écossais leva les yeux au ciel et ajouta, en rapport avec le prix des boissons : « Mais qui a besoin de boire avec cette incroyable ambiance ?» Lui, la réponse était qu’il avait besoin de boire. Dans un verre, il serait certain d’avoir oublié les cris autour de lui, merci méthadone. Comptant ne pas perdre trop de temps avec les boissons, il demanda à Goldie, avec l’intention d’aller commander directement au bar :« Tu prends quoi ? La même chose ? » Il avait tout de même hâte de savoir quelles infos le docteur flic était allé lui chercher cette fois.
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptyLun 27 Mar - 20:53

Goldie avait suivi le regard de l’autre vers l’écran de télévision, cligner des yeux à son sarcasme, puis éclater de rire. Voilà pourquoi il aime bien Jeremiah. Tous ses autres contacts étaient des types si glauques et si nerveux que chaque rencontrent se passaient dans un quasi-silence aussi austère qu’un couvent de nonnes un dimanche soir. Avec celui aux cheveux noirs, c’était plutôt comme boire du sang du christ en secret après le couvre-feu.

L’autre secoue la tête lorsqu’il lui demande s’il a déjà commandé et les pattes d’oie au coin des yeux de Goldie s’accentuent avec son sourire. Cela fait quelques fois qu’ils se rencontrent, maintenant et il n’aurait pas été surpris que l’autre ait pris sur lui de commander pour accélérer le rendez-vous. Après tout, ce n’est pas comme s’il lui payait le repas parce qu’il l’appréciait. Il fût curieusement content de savoir qu’il l’avait attendu.

« Mais qui a besoin de boire avec cette incroyable ambiance ?»

Le plus vieux lève les yeux à ces mots, rigolant. « Moi, » assure-t-il avec un clin d’œil. Il a découvert, au fil des ans, que s’il y a bien une chose qui l’aide à se détendre dans un lieu public, c’est l’alcool. Non seulement dû à ses effets physiques, mais surtout grâce à son emprise psychologique : même si le pourcentage d’alcool contenu dans une bière est ridicule, cela lui donne toujours l’impression de se désinfecter à petites doses. Ce sentiment n’est pas sans danger : il s’est parfois laisser emporter, à l’adolescence, et a cru mourir tant les réprimandes de ses parents lui paraissaient bruyantes au lendemain de veille. Les gueules de bois, il pouvait gérer, mais depuis la fois où cela l’a amené à l’hôpital, il fait plus attention à sa consommation.

« Tu prends quoi ? La même chose ? »

Il penche la tête de côté, remet la carte des boissons sur son socle d’un geste décisif et sourit à l’autre. « Pourquoi pas, » dit-il en s’adossant à sa chaise. Il l’observe se lever et filer vers le bar, un moment, puis ouvre son sac pour en sortir une lingette désinfectante. Il se frotte les mains, passant sur chaque doigt et terminant avec les poignets en suivant les paumes, tiquant à peine malgré la brûlure du produit contre les coupures entre ses doigts. Il est si habitué, maintenant, que cela lui prend quelques secondes à peine. Il jette un regard à la tête noire, au loin ; il n’essaie pas particulièrement de cacher sa manie à l’autre, mais il mentirait s’il disait ne pas avoir peur de perdre sa crédibilité. Qui aurait envie de faire des affaires-pas-très-légales avec un type qui craint la poussière? Même lui trouve l’idée ridicule, parfois.

Alors que l’autre revient, toutefois, il se fend d’un sourire, tendant une main pour prendre son verre. Dans le même mouvement pour amener le verre à lui, il pointe Jeremiah d’un doigt et s’exclame, avec assurance : « Justicier masqué! » Ses dents planches reluisent alors qu’il porte le verre à ses lèvres, continuant sur sa lancée. « Tu parcours les rues la nuit pour t’occuper des bandits que la police à laisser filer. J’ai taper dans le mille? »

Depuis leur première rencontre, Goldie fait cela : lancer une hypothèse, sortie de nulle part, quant aux raisons qui poussent le plus jeune à chercher des informations concernant des meurtres s’étant produit en ville. La première fois, il avait simplement demandé si l’autre était un journaliste. Il ne s’attendait pas vraiment à une réponse – il n’en espère toujours pas une, d’ailleurs – mais de voir l’expression de Jeremiah changer soudainement l’avait amusé. Depuis il a eu droit à détective privé, mafieux, fan du morbide et maintenant : justicier.

Après une gorgée, il penche la tête de côté en se passant la langue sur les lèvres. « Non, hein? Et merde. » Il claque des doigts de façon exagérée avant de poser son verre sur la table. Son sourire faiblit légèrement et il se redresse un peu : il est prêt à passer aux choses sérieuses.

« Tu as entendu parler des corps retrouvés à Hampstead? »
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Jeremiah Drysdale

hunter avenger
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptyMar 28 Mar - 9:11

Le jeune homme se sentit comme étourdi lorsqu’il se le va pour aller chercher leurs boissons, pourtant il était un modèle de sobriété en ce moment. Peut-être était-ce cette manière qu’avait Goldie de rire avec toutes ses dents lorsqu’il disait une ânerie. Il ne pouvait pas se rappeler du dernier moment où il avait fait une blague et que quelqu’un avait ri avec autant de sincérité. C’était un sentiment presque grisant, bizarre. Posant son regard sur tous les gens attablés, en chemin vers le comptoir du bar, il se demanda si c’était ce que c’était d’avoir des amis, des bons potes. Non, Goldie n’était pas son ami, il était son contact, il était sympa, mais il ne fallait pas être fleur bleue non plus. Cependant, pour Jeremiah, un ami avait longtemps été un ou une camarade de trip et maintenant qu’il ne consommait plus, il ne pensait plus vraiment avoir besoin de ces « amis ». Mais ça, ces rencontres avec Goldie, c’était bien et en plus, utile, mais bien.

Une fois arrivé au comptoir, il commanda deux pintes, comme à leur habitude, une blonde, une rousse, les moins chères. Goldie n’était pas vraiment le genre à insister pour absolument acheter d’une micro-brasserie bio qui faisait de la bière aux fleurs de champs, une chance. Il commanda aussi à manger, après tout, c’était le prix de l’information.  Deux fish and chips c’était, le jeune écossais n’était pas trop sûr de ce qu’il voulait à chaque fois, donc il ne faisait que copier ce que Goldie prenait, espérant qu’il ne s’en rende pas trop compte. Bières en main, il refit le chemin inverse vers la table où l’attendait l’homme plus vieux. Alors qu’il lui passait son verre, l’autre l’interpella avec enthousiasme. Pendant un moment, le chasseur se crispa avant de comprendre ce à quoi l’autre faisait référence. C’était ce petit jeu auquel il jouait à chaque fois, il avait une chance par rencontre pour deviner la mystérieuse occupation de Jeremiah. Il ne devinerait jamais et c’était probablement mieux comme ça. Relâchant ses muscles alors que l’autre prenait son verre, il prit une expression qui voulait dire « meilleure chance la prochaine fois ». L’autre capta assez vite, un peu déçu, bien qu’il ne devait pas s’attendre à taper dans le mille avec « justicier masqué ». Quoique, c’était probablement le moins éloigné qu’il avait été de la vérité. Jeremiah aurait bien aimé pouvoir se qualifier comme tel, mais ce n’était pas le cas. « Nah » , répondit-il pour confirmer le nouvel échec de Blondie, s’asseyant à côté de lui, bière à la main.

Puis soudainement, ils revinrent au cœur de leur arrangement, ces fameux cadavres sur lesquels Goldie avait des informations primordiales.  Le blondinet fit alors mention de Hampstead. Normalement, Jeremiah n’aurait rien su de cette affaire, mais il avait eu l’envie de ne pas avoir l’air de vivre sus une roche après quelques rencontres avec son contact. Il avait décidé de se tenir au courant de ces affaires de faits divers le plus souvent possible. « Ouais, j’ai vu le topo. » , répondit-il après une gorgée. « Les cochons… J’veux dire, la police... » , se reprit-il un peu trop tard, se rappelant que Goldie était effectivement dans la police, « Ils gardent ça serré, pas une info qui est sortie ». Pas moyen de savoir combien de corps avaient été retrouvés, dans quel état, tant que les victimes n’avaient pas été identifiées, probablement… C’était là que Goldie venait en scène. Si les corps étaient retrouvés de façon qui pouvait laisser entendre l’action d’une créature surnaturelle, c’était du bonbon pour Jeremiah. Évidemment, cela ne se limitait pas aux jeunes filles en robes blanches avec deux trous dans le cou, certains vampires faisaient probablement quelques efforts pour effacer leurs traces, mais d’autres étaient tout simplement insouciants il fallait bien croire. Le jeune écossais prit une autre gorgée, content qu’ils en viennent aux choses sérieuses tôt dans la soirée, car il ne savait jamais trop comment l’alcool et sa méthadone allaient interagir, c’était un peu comme une loterie à chaque fois. La première fois qu’il avait rencontré Goldie, il avait passé le reste de sa nuit à dégueuler, et pourtant, il en avait gardé un bon souvenir. Ce n’était pas arrivé depuis, peut-être que son corps s’habituait. Il posa son regard sur le blondinet avant de demander : « Si tu m’en parles, c’est que tu sais des trucs ? »  
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptyJeu 30 Mar - 19:54

Jeremiah lui confirma qu’il avait entendu parler des corps. Son lapsus quant à l’origine porcine des agents de la loi fit lever un sourcil à Goldie, mais il sourit pour montrer qu’il ne le prenait pas mal. Ce n’est pas la première fois que celui aux cheveux noirs laisse sentir son aversion pour les policiers. Que ce soit dans son regard, son expression, son attitude ou, comme maintenant, ses paroles : tout chez lui criait qu’il détestait les flics. Cela étonne même le médecin que Jeremiah ne lui manifeste pas le même dégoût : ou, du moins, il n’en a pas l’impression… Peut-être est-ce que le cas et qu’il ne s’en aperçoit pas parce qu’il aime s’imaginer que l’autre l’apprécie.

L’autre lui lance un regard, poursuit : « Si tu m’en parles, c’est que tu sais des trucs ? » Celui aux cheveux blonds sourit, porte sa bière à ses lèvres pour en prendre une rapide gorgée avant de la poser délicatement sur la table. Il penche la tête de côté, posant les mains sur son torse en affectant une fausse humilité, et parle doucement : « Je ne suis qu’un jeune médecin, à peine porcelet, mais il y a peu de secrets que je ne peux percer. » Il a un sourire taquin, s’adossant à sa chaise de nouveau avant de reprendre son verre.

« Il y a trois corps, » commence-t-il. « Les deux premiers ont été trouvés par un couple en randonné. Le troisième a été dépisté plus loin par des agents, environ 6 heures plus tard. » Il prend une gorgée de sa bière, mais est distrait par de nouvelles exclamations autour. Il a un petit rire. « Je plains les pauvres qui sont de service dans les bois ce soir et qui manque une telle ambiance. » Il désigne la salle d’un mouvement de main vague. À chacune que leurs rencontres, il parle de la situation avec cette même désinvolture. Ce n’est pas nécessairement qu’il s’en moque, plutôt que cela fait partie de son quotidien : cela fait trois ans, maintenant, qu’il travaille pour la police. Deux ans en tant que stagiaire et un an en tant que médecin légal autonome, grâce à une collègue du nom de Moea. On ne passe pas autant de temps à la morgue tout en continuant à s’émouvoir des horreurs de ce monde.

Il ramène son regard sur l’autre et poursuit : « Ce sont trois hommes, tous retrouvés sans vêtements, ni papiers. Les deux premiers corps étaient à quelques mètres l’un de l’autre, le premier complètement exposé, alors que le deuxième était à semi-enfoui. Le premier est mort depuis maximum une semaine. Le deuxième, depuis environ 6 mois. Le corps retrouvé plus tard était à une cinquantaine de mètres, à semi-enfoui aussi : celui-là remonte à environ 1 an. Ils étaient tous dans la fin vingtaine, ont tous des fractures et déchirures de ligaments post-mortem et sont tous mort d’exsanguination. » Il insiste sur ce dernier mot, car il sait qu’il s’agit du point le plus important pour l’autre. Il trouve tout de même curieux que les cas qui intéresse Jeremiah sont les même que Moea lui demande de camoufler, mais qui est-il pour se mêler de choses qui le dépasse?

« Le détective en charge pense à un tueur en série, mais il y a une chose qui diffère avec la victime la plus récente. » Il se penche légèrement vers l’avant. « Les deux autres ont été égorgés, mais cette dernière a été mordu à la jugulaire. »

Il allait poursuivre, mais l’arrivée d’un serveur avec leur fish’n’chips le fit se redresser, lui laissant l’espace pour poser leurs plats et le remerciant avec un sourire resplendissant avant de prendre une autre gorgée de sa boisson. Posant son verre, il attrape un paquet individuel de ketchup pour l’ouvrir et le vider dans son assiette.
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Jeremiah Drysdale

hunter avenger
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptyVen 31 Mar - 9:32

Goldie n’avait probablement pas trop mal pris l’aversion que le jeune écossais affichait pour le reste des forces de l’ordre, comme il faisait des blagues à ce sujet. Techniquement, son contact n’avait pas de badge de policier, mais on ne savait jamais. S’il comprenait à travers toute cette dentelle que le blondinet lui lançait, il avait des informations quant aux corps. Bien sûr, sinon, pourquoi en aurait-il fait mention en commençant ainsi? Même s’il appréciait ces rencontres, il ne pouvait s’empêcher d’avoir ces réflexes suspicieux, d’assumer qu’on lui mentait ou qu’on le menait en bateau. Peut-être était-ce le plus long épisode de l’histoire de caméra cachée? Il ne pouvait pas s’en débarrasser, c’était une question d’habitude et une question de survie. Cependant, il avait été impressionné par sa propre capacité à être civil avec Goldie. Pas le médecin légiste lui donnait particulièrement de raisons de l’envoyer paître, mais Jeremiah savait qu’il jouait l’emmerdeur sans raison parfois.

Avec la même facilité déconcertante, Goldie passa alors des plaisanteries à la plus sérieuse description d’un possible massacre. Ne voulant pas perdre un détail de ce qui lui était le jeune chasseur regardait son interlocuteur sans broncher, avec un peu trop d’intensité, sans se rendre compte qu’il semblait le fixer tout en buvant sa bière. C’est alors que le blond fit une nouvelle fois allusion aux supporters bruyants que Jeremiah avait franchement oubliés l’espace d’un instant. Comme un peu désorienté par le changement soudain de registre, il balbutia un peu en regardant autour de lui, comprenant un peu trop tard que l’autre parlait du match de foot et pas des trois cadavres : « Euh, ou-ouais… ». Sans faire plus de cas de cette incartade, le grand blond retourna à leurs moutons, leurs cadavres de moutons dans le cas échéant. Il fut de nouveau captivé par le compte-rendu de l’autre. Les corps ne dataient pas de la même date et pourtant avaient été retrouvés au même endroit… Jeremiah prit un air pensif, tentant d’invoquer toutes les séries policières qu’il avait gobées devant la télé dans sa jeunesse. Clairement, ces personnes avaient été tuées par quelque chose ou un groupe qui se connaissaient. Sinon, pourquoi déposer les cadavres à un endroit déjà occupé par d’autres? Le jeune homme qui aurait voulu faire preuve de plus de subtilité ne put se retenir d’hausser les sourcils en entendant le mot exsanguination. D’abord, il n’était pas vraiment sûr de ce que ça voulait dire, mais il y avait le mot sang dedans, ça devait avoir un lien. Il était trop embêté pour demander à Goldie ce qu’exsanguination voulait dire, il but une nouvelle gorgée de bière pour camoufler son changement soudain d’expression. Il n’eut finalement pas besoin de le demander, alors que le médecin légiste expliqua plus en détail. Bingo, égorgés ou mordus. Clairement, Jeremiah était intéressé par ce qui lui était dit. Mais pourquoi les égorger ? La morsure à la jugulaire, c’était du vampire tout craché, mais les deux autres égorgés… Des goules ? Les vampires pouvaient-ils boire du sang hors du corps de leurs victimes? Il n’en avait aucune idée. Mais ça valait clairement le coût d’aller fouiller cette affaire.

L’arrivée soudaine du serveur le fit sortir abruptement de sa réflexion, il accepta son plat en silence, se disant que son contact se chargerait des politesses. Le jeune homme ne toucha pas à son assiette, attendant que le serveur s’éloigne, il était trop pris par cette affaire de corps trouvés. Se retournant de nouveau vers Goldie qui badigeonnait son assiette de ketchup telle une scène de crime. « Hampstead… », pensa-t-il à haute voix, se frottant le menton en regardant l’assiette de son interlocuteur. Il leva ses yeux brun rougeâtres vers Goldie, demandant : « Tu sais où en est l’enquête ? » Il se rendit compte en posant la question qu’il poussait peut-être un peu trop sa chance, peut-être Goldie ne connaissait pas ces détails, ou n’avait pas envie de les divulguer. Tentant tout de même sa chance, il ajouta : « J’imagine que je dois te payer un dessert pour savoir ça ? » Il marchait un peu sur des œufs, ne voulant pas perdre les précieuses informations de son contact.
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptyDim 2 Avr - 17:21

Si on lui avait demandé de décrire Jeremiah, Goldie ne donnerait qu’une description physique générique, avec la précision et la sobriété que son entrainement de médecin légiste lui a octroyé, mais il voit bien plus chez l’autre. Par exemple, il ne peut s’empêcher de trouver amusant et, il l’avoue, un peu adorable la manière dont le plus jeune devient si absorbé par ses histoires qu’il en oublie tout le reste. C’est également le moment où il devient le plus expressif, et s’il essai visiblement de le camoufler, Goldie n’en manque aucuns détails.

Cela lui permet de tirer quelques conclusions quant à l’autre. S’il devient si concentré chaque fois qu’il lui donne les informations qu’il désire, cela lui indique qu’il est quelqu’un de passionné. Il a aussi la vague impression que son vocabulaire est manquant, pauvre, et ça lui dit qu’il n’a pas complété d’études supérieures. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est tout de même satisfaisant d’obtenir quelques éléments sans avoir à poser la questions – et se faire refuser la réponse, sans aucun doute.

Il vide le ketchup sur ses frites avant de plier l’emballage vide de sorte à ce qu’il ne salisse pas la table une fois qu’il y aura posé. Il attrape une fourchette posée sur le bord de son assiette et pique quelques frites brûlantes pour les enfourner sans attendre.

« Tu sais où en est l’enquête ? »

Il lève les yeux sur l’autre, mâchant tranquillement, puis lui sourit. Ce sourire est particulier et se démarque de son Golden Smile™. C’est un sourire rigide, en comparaison. Le sourire qu’il fait à chaque fois qu’une des questions de Jeremiah dépasse les limites de leur entente. Il prend sa bière pour en prendre une nouvelle gorgée, posant sa fourchette dans l’assiette de son autre main.

« J’imagine que je dois te payer un dessert pour savoir ça ? » ajoute l’autre, rapidement. Goldie lève un sourcil pâle, passant sa langue sur ses lèvres après sa longue gorgée et pose son verre sur la table avant de se pencher vers l’autre. Appuyant son coude sur la table et son menton sur le dos de sa main, il sourit, parlant plus bas et plus doucement qu’auparavant.

« Quel genre de dessert? »

Son regard bleu est planté dans les iris rougeâtre de l’autre. Il ne sait pas vraiment ce qu’il lui a pris : il n’agirait jamais de la sorte avec ses autres contacts. C’est un manque total de professionnalisme. Le regard tiens un peu trop longtemps, mais il finit par se redresser, reprenant sa fourchette.

« Ce que je peux te dire, c’est que de faibles décolorations et brûlures chimiques indiquent que les corps ont été partiellement nettoyés avec du javellisant. De plus, dû à la dégradation, ils ont probablement été abandonné là sans plus de cérémonie et c’est le changement de saison qui les a lentement enterrés. »

Il brise un morceau de poisson pannée du bout de sa fourchette, le pique pour le porter à ses lèvres, regardant l’autre avant de le manger. «Si tu veux mon avis, la personne qui a fait cela n’a pas peur d’être attrapé ou pense qu'on ne peux pas l'identifier. Et il y a surement plus de corps à trouver. » Malgré les limites de leur entente, rien ne l'empêche de donner son opinion sur le sujet.
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Jeremiah Drysdale

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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptyDim 2 Avr - 22:27

À voir la tête qu’avait fait Goldie, Jeremiah avait le pressentiment que sa requête serait refusée. C’était difficile, en fait, de lire les intentions de son contact, parce qu’il était toujours en train de sourire. Ce gars devait avoir les muscles faciaux les plus forts en ville. Mais ce sourire était différent, comme le sourire poli de celui qui n’a pas de monnaie pour un clochard. Ce à quoi le jeune écossais ne s’attendait pas, c’était la réaction de Goldie à son offre de dessert. Soudainement, son attitude changea. Il semblait s’être crispé en entendant sa question, alors que là, son énergie était toute autre alors qu’il se rapprochait de lui. Peut-être était-il enclin à lui donner des infos finalement. Ce ne fut pas le cas. Goldie ne fit que revenir sur l’offre de dessert… D’une manière assez particulière. Jeremiah senti comme un soudain coup de chaleur dans ses joues. Sûrement les effets de l’alcool, se disait-il. Il n’avait pas mangé depuis un moment, cela allait rendre son cas pire que d’habitude. Ça devait être l’explication, l’alcool, oui, et pas la manière dont le grand blond avait soutenu son regard pendant une seconde de trop. Lorsque l’autre détourna le regard, il se mit à regarder un peu partout autour de lui, comme à la recherche de la carte des desserts, c’était probablement à ça qu’il faisait référence…

Le fish and chips de Jeremiah devint alors bien intéressant. Oui, le fish and chips, on ne voulait pas qu’il devienne froid, non, ah sacré fish and chips. Le jeune homme tourna son attention à son plat, avec l’impression qu’il faisait soudainement trente degrés dans son visage. Il hocha la tête pour signaler à Goldie qu’il écoutait, même s’il découpait avec beaucoup d’attention son poisson frit, alors que celui-ci lui délivrait finalement des informations délicates qu’il avait demandées. Oui, les corps, cadavres, la raison de cette rencontre. Le chasseur avala rapidement une bouchée de poisson qui passa difficilement, donc il alla la faire passer avec une gorgée de bière précipitée, avant de redonner complètement son attention à son interlocuteur. Pourquoi celui qui avait fait ça avait-il nettoyé les cadavres? C’était un drôle de détail, surtout si c’était pour ensuite abandonner ces corps à la vue de tous. Comme l’avançait Goldie, c’était quelqu’un qui ne s’inquiétait pas d’être trouvé ou même qui souhaitait qu’on le retrouve.

Sa fourchette piquée dans une frite qu’il n’amenait pas à sa bouche, Jeremiah reprit un air pensif, de retour dans le vif de l’affaire. Ce filon semblait fort intéressant. Si ce n’était pas un vampire, ça s’en rapprochait drôlement. Jeremiah ne pouvait passer à côté de cette affaire en or. Il aurait voulu remercier son contact, mais il ne voulait pas trop indiquer quelles informations étaient importantes pour lui ou pas, au cas qu’on pose des questions au poste… Et pour empêcher Goldie de finalement deviner son occupation. C’était probablement tout ce qu’il pouvait tirer de ce dernier, d’ailleurs, il avait peut-être même un peu trop poussé. Après avoir passé un long moment dans le silence de sa réflexion, le chasseur se dit qu’il devait enchaîner avec quelque chose pour indiquer qu’il ne demandait pas plus de détail au médecin légiste. Cependant, Jeremiah était moins doué avec le reste de la conversation… Celle qui n’impliquait pas de cadavres louches vidés de leur sang en tout cas. « Donc… Goldie, c’est ton vrai nom ? Tes parents savaient que c’est un nom de fille ? », demanda-t-il comme s’il avait pensé tout haut, ce qu’il avait en effet fait à l’instant. Oh, wow, Drysdale, A+ pour la conversation, vraiment. Il ne savait pas pourquoi, il se sentait plus fébrile qu’à l’habitude. Il prit une nouvelle gorgée de bière, remarquant que son verre avait descendu plus vite que prévu. Connaissant sa tolérance mise à mal, la boisson ferait probablement effet bientôt pour vrai, en plus de la roseur inhabituelle sur ses joues.
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptyLun 3 Avr - 19:16

Alors qu’il mangeait, il ne put s’empêcher de remarquer que la bière de l’autre se vidait beaucoup plus rapidement que la sienne. C’est étrange : normalement, Jay bois avec une lenteur telle qu’on se croit presque alcoolique en comparaison. La même chose pouvait être dite pour son repas : Jeremiah mangeait peu et lentement. Du moins, c’est l’impression qu’en avait Goldie. Et à la regarder tripoter le contenu de son assiette du bout de sa fourchette, il se demandait un peu si c’était qu’il était sensible à la chaleur ou qu’il n’aime pas tant les fish’n’chips. Ou peut-être que, comme lui, il a parfois de la difficulté avec la nourriture préparé par quelqu'un d'autre...? Non, ce serait vraiment un putain de hasard de tomber sur un autre mysophobe.

Après ses dernières révélations, l’autre devint silencieux, le regard pensif et le plus âgé ne fit rien pour le déranger. Il parle beaucoup en général, mais sais se taire lorsque nécessaire. Il mangeait tranquillement, l’observant, attendant de voir s’il aurait d’autres questions : bien sûr il ne peut rien dévoiler des étapes de l’enquête ou des théories de la police, mais il est prêt à répondre si cela concerne ses petits amis à la chambre froide.

Lorsque l’autre reprend la parole, toutefois, ça n’a rien à voir avec les morts mystérieuses.  « Donc… Goldie, c’est ton vrai nom ? Tes parents savaient que c’est un nom de fille ? » C’était si surprenant, si inhabituel, que celui aux cheveux blonds resta interdit un moment avant d’avoir un petit rire. « Euh… » Un sourire en coin étire lentement ses lèvres, alors qu’il observe l’autre. C'est la première fois qu'il semble décontenancé et ce n'est pas parce que la question le dérange. C'est plutôt le fait que Jay la lui pose. C’est lui ou il n’avait pas vraiment l’intention de demander cela? Essayant d’ignorer la roseur qu’il pense déceler sur le visage de l’autre, il s’adosse à sa chaise en balayant la question d’une main, nouveau rire aux lèvres.

« Non, non, c’est un surnom, » affirme-t-il en pointant ses boucles blondes d’un index, « les gens trouvaient que je ressemblais à Boucles-D’or. » Il sourit, chassant une mèche de cheveux de ses yeux d’un mouvement de tête. « Samuel. Mon vrai nom est Samuel. » Il laisse intentionnellement son nom de famille de côté : il a beau bien aimé Jeremiah, il n’a pas envie que son nom complet soit murmuré un peu partout.

Se sentant d’humeur légère, il laisse passer une nouvelle vague d’exclamations autour d’eux avant de pencher la tête de côté. « Tu trouves que Goldie ne me vas pas? » Il rigole, faisant tourner sa bière d’une main. « Et toi? Tu as un surnom ou tout le monde t’appelle Jeremiah? »

Tant qu’à dériver du sujet de la rencontre, autant apprendre à se connaître. Il mentirais s'il disait qu'il n'étais pas content que l'autre lui pose une question plus personnelle.
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptySam 8 Avr - 12:21

Pendant un moment, Jeremiah avait été convaincu d’avoir fait une bourde monumentale en posant une question plus personnelle à son contact, le voyant hésiter. Peut-être était-il très cordial en donnant ses informations mais que ce n’était que ça. Et si ce n’était que ça, pourquoi cela le dérangerait-il ? Cherchait-il des morts suspectes ou des amis ? Il avait bien tenu toutes ces années sans amis proches, il ne voyait pas pourquoi il en aurait besoin maintenant. Alors que le jeune homme tentait de se convaincre de cela, il remarqua que l’autre souriait, riait même. Était-ce le malaise ou était-ce sincère ? Il n’aurait su dire. À sa plus grande surprise, Goldie répondit à la question. Il se serait attendu à ce que l’autre change gentiment de sujet, mange son fish and chips avec une certaine hâte pour quitter l’endroit un peu plus vite, mais il n’en était rien. Jeremiah se sentit un peu idiot de s’être ainsi lancé dans un tourbillon d’angoisse pour une simple question, il n’était clairement pas dans son élément. Le médecin légiste expliqua alors que c’était un surnom dû à sa capillarité rutilante. L’écossais était tout de même surpris que l’autre se soit laissé faire et ait même adopté le surnom, c’était un peu moqueur dit comme ça. Il n’aurait jamais laissé personne l’appeler ainsi, mais Goldie était clairement trop poli.

Jeremiah eut l’air quelque peu médusé en entendant le vrai prénom de son contact. Il s’était tellement fait à l’idée de l’appeler Goldie que son vrai nom lui semblait bizarre. Il se demandait combien de personnes l’appelaient par son vrai nom dans la vie de tous les jours. Probablement sa famille, ses proches, son chien, peu importe. Le prénommé Samuel eut l’air de capter la confusion de son interlocuteur, lui demandant ce qu’il en pensait. Hésitant, le chasseur alla chercher une nouvelle bouchée de son repas en haussant les épaules. « Je sais pas, p’tet ben que t’as pas une tête de Samuel. » Il ne connaissait pas grand monde qui s’appelait ainsi, sa banque comparative de Samuels était trop vide pour réellement savoir. Il ne s’attendait pas, cependant, à ce que Boucles-D’or lui renvoie la question à son tour. Il prit une nouvelle gorgée de sa bière, ce petit délai lui permettant de réfléchir et de cacher l’expression de surprise soudaine sur son visage. Pourquoi lui demandait-il cela ? Il voulait probablement passer le temps jusqu’à ce qu’il finisse son fish and chips, question de ne pas rester plusieurs minutes à manger dans le silence. Avalant sa gorgée, Jeremiah avoua alors, les yeux un peu perdus dans le vague des clients du pub : « Y’a personne qui m’appelle, je pourrais pas te dire. » Goldie était probablement la dernière personne qui avait prononcé son nom depuis les deux dernières semaines. Il n’avait jamais songé à cela, personne ne savait son nom ici. Il se sentit tout à coup bien perdu dans la grande ville. Pas qu’il s’ennuyait des autres dopés avec qui il passait ses soirées et ses journées dans le temps, mais au moins, eux, savaient son nom.

Il se rendit compte qu’il avait probablement eu l’air un peu dans la lune après avoir dit cela. Il jeta un nouveau regard à l’homme à côté de lui, espérant qu’il ne soit pas trop mal à l’aise. L’écossais n’avait pas envie de se faire poser des questions auxquelles il ne pouvait pas répondre alors il enchaîna après cette petite pause : « Je suis pas d’ici, je connais pas grand monde. » Ça, Goldie l’avait peut-être deviné à l’accent à propos duquel il avait eu la décence de ne pas le taquiner. Ce n’était pas comme si l’Écosse était une contrée bien exotique pour les londoniens non plus. Il sentit le bout de ses doigts qui picotaient, comme s’ils s’engourdissaient. Il avait bu trop vite. Habituellement, il était sur le chemin dans la maison lorsqu’il atteignait son taux d’ébriété le plus élevé, c’était parfait comme ça. Il regardait les gens dans la rue, comme avec un œil nouveau, trouvant leurs déambulations plus intéressantes qu’à l’habitude. Mais là, il était toujours dans le pub avec Goldie. Il ne voulait pas se mettre à mâcher ses mots ou à avoir l’œil creux, l’autre allait le prendre pour il ne savait quoi, un adolescent pas capable de tenir une bière. Il déglutit, décidant de manger des frites comme pour ralentir la course de l’alcool dans ses veines, peut-être cela fonctionnerait-il.
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptyMar 11 Avr - 10:39

La soirée avait pris une tournure si surprenante, s’en était presque surnaturel. Après tout, Goldie ne sortait jamais les soirs de match s’il pouvait l’éviter : la chaleur créer par le lieu bondé, l’odeur de bière, de friture et de sueur et l’ambiance environnante étaient tous des éléments dont il a rarement fait l’expérience auparavant. Les endroits bruyants ne sont pas son fort, même s’il est capable de les supporter sans soucis, mais à ce moment il ne remarque plus trop les réactions amplifiées des partisans.

Il pique un morceau de poisson, mais ne le porte pas tout de suite à ses lèvres. Son attention est plutôt portée sur l’autre. Il attend la réponse de Jeremiah. C’est la première fois qu’ils s’aventurent vraiment en terrain « privée », durant leurs rencontres, et il ne sait pas du tout à quoi s’attendre. Lorsque cela concerne son trafique d’information, c’est simple : il connait le sujet sur le bout des doigts et peut anticiper les questionnements de ses clients. C’est précis et linéaire. Le small-talk, au bureau, il y est habitué aussi : il connait tous des enfants de Maddie et demande à voir les photos de vacance de Jonathan, même si, en réalité, il n’a rien à faire d’images mal cadrés et ennuyeuses de plages grises et de mer triste. Mais avec Jay… c’est un terrain inconnu. Honnêtement, il le croyait trop secret pour un jour abordé ce sujet de lui-même.

« Je sais pas, p’tet ben que t’as pas une tête de Samuel. »

Goldie hausse les sourcils et a un petit rire. Il se passe la langue sur les lèvres, y porte enfin le morceau de poisson. Celui en noir a semblé hésitant dans sa réponse, mais il est vrai que peu de personnes l’appel Samuel. Sa mère est probablement la seule qui insiste pour l’appeler par son vrai nom. Son père et sa sœur l’appel plutôt « Sam » ou « Sammy ». Si son père l’appel Samuel, c’est souvent mauvais signe. Personne dans sa famille ne l’appel Goldie, toutefois. Peu lui importe comment les gens l’appel : il n’est pas vraiment attaché à un nom ou à un autre.

Il renvoie lui-même la question et la réponse de l’autre le surprend un peu. Après quelques secondes, il se surpris à penser que cela faisait du sens : après tout, Jeremiah semble un type assez obscure pour avoir besoin du genre d’information dont Goldie dispose. Mais il est sympa, pourtant. Et puis, tout le monde a bien quelqu’un, quelque part, non? Lui-même, sans être une personne trop émotive ou sociale, a un réseau de quelques personnes assez proches pour sortir les samedi après-midi. C’est bien la preuve que des types un peu chelou peuvent avoir des potes, n’est-ce pas?

« Je suis pas d’ici, je connais pas grand monde. » ajouta l’autre, et Goldie laissa échapper un « Ah. » involontaire. Bien sûr, il avait remarqué l’accent, mais cela ne voulait pas dire grand-chose quant à la résidence de celui aux cheveux noirs. Ce n’est pas rare de croiser des écossais est des irlandais à Londres, en voyages ou y vivant depuis des années. Il en voyait assez souvent sur sa table d’examen, d’ailleurs : mais ceux-là ne parlent pas.

Celui aux cheveux blonds retrouve son sourire, prenant son verre de bière. « Alors tu es à Londres depuis quelques mois? » il porte le verre à ses lèvres, semble amusé, « Tu as profité des lieux touristiques? » Pour une raison obscure, ça l’amuse grandement d’imaginer l’autre entouré de touristes japonais, écoutant un guide leur raconter l’histoire du Big Ben. « Le London Eye est à éviter, » comment-t-il, « si tu n’es pas fan de photo ou de snogging. » Il a un petit rire. Il en sait quelque chose. Il prend une longue gorgée avant de poser son verre de nouveau, venant chercher quelques frites de plus.

Il regarde l’autre. Il demanderait bien pourquoi il est à Londres, mais il a l’impression qu’il franchirait une limite de plus s’il posait la question. Il se passe la langue sur les lèvres, la laissant plutôt peser dans l’air : il ne sait pas s’il veut savoir les motifs de la présence de l’autre ici. Mais il ne veut pas non plus laisser la chance d’en savoir plus passer. Il sourit, penche légèrement la tête de côté.

« D’où tu viens? »
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptySam 15 Avr - 11:13

Voilà qu’il se sentait éméché. L’était-il vraiment ou était-ce l’angoisse de perdre ses moyens qui l’étourdissait ? Pas moyen de savoir. Il avait l’impression que le thermostat du bar avait soudainement été monté au maximum. Lui qui était d’un général frileux n’aurait pas été incommodé par la foule dans le bar, enfin à propos de la température, le reste l’incommodait tout autant, mais là c’était toute autre chose. Goldie lui relança alors une nouvelle question. Il avait un peu couru après en dévoilant une partie de son intimité ainsi. En effet, pour Jeremiah de dire depuis quand il était à Londres relevait de son intimité. Il hocha la tête, comme si de répondre en silence rendait cela moins gênant. Il devait se retenir de rétorquer sèchement comme il avait le réflexe de faire. Après tout, c’était lui qui lui avait ouvert cette porte, il n’avait que lui-même à blâmer pour son présent malaise. La seconde question du blond le surprit, il s’attendait à l’apanage usuel des discussions de machine à café, mais voilà qu’il se permettait quelque fantaisie. Les lieux touristiques ? Cela ne lui avait jamais traversé l’esprit. Il ne s’était jamais vraiment considéré comme un touriste. Techniquement, il n’avait même pas changé de pays, bien que le dépaysement avait été bien réel. Aussi les raisons de sa venue à Londres n’étaient pas de l’ordre des loisirs du tout. Goldie devait bien s’en douter, il aurait été encore plus étrange qu’un touriste lui demande des infos sur les plus récents cadavres. Quel étrange voyage organisé cela aurait fait. Le grand tour des cadavres de l’Europe !

Appuyant sa tête qu’il trouvait tout à coup bien lourde dans sa main, il écouta Goldie parler du London Eye. Il savait ce que c’était, la grande roue célèbre, mais n’était jamais allé. Il n’avait jamais vu l’intérêt, cela n’avait aucun rapport avec ses activités de chasse. Il ne faisait jamais rien qui n’avait pas rapport à la chasse… Peut-être à part cette conversation? En effet, de parler ainsi avec Goldie ne lui apportait pas grand bénéfice au niveau des informations qu’il pourrait lui donner, il en était conscient. Et pourtant, il appréciait cette attention qu’il lui dédiait, il était comme agréablement surpris que l’autre veuille savoir ces choses sur lui. Le médecin légiste semblait le traiter avec autant de respect que ses collègues avec qui il avait probablement ces conversations légères autour de la machine à café, c’était bien nouveau ça. La raison pour laquelle Samuel lui déconseillait de se rendre au London Eye différait du fait que c’était une grande roue et donc ennuyeux à mourir, mais parce que les deux seules raisons valables pour y aller étaient vraisemblablement pour y prendre des photos ou pour étaler sa vie privée de manière dégoûtante. Jeremiah plissa le nez, prouvant ainsi qu’il n’était ni fan de photo, ni de snogging. Il pensa alors tout haut : « Pourquoi les gens font ça là, trouvez vous une chambre. » Il faisait alors plus référence à l’échange de fluide qu’à la photographie dans ce cas. Il ne savait pas ce qui poussait les gens à vouloir faire cela dans les lieux les plus publiques possibles, n’avaient-ils pas un peu honte? Personne n’avait l’air très intelligent avec la langue dans la bouche de quelqu’un d’autre. Jeremiah but machinalement une autre gorgée, celles-ci semblant rythmer la conversation, il ne pouvait pas vraiment s’en empêcher. C’est alors que Goldie lui demanda d’où il venait. Visiblement pris de court, le jeune homme balbutia une réponse à la hâte : « Oh euh… C’est vraiment paumé, tu connaitrais pas… ». Son inquiétude était plutôt que Goldie ait en effet entendu parler de Possilpark et sache donc à quel c’était paumé. C’était mieux de garder le mystère, le chasseur n’était pas particulièrement fier ou attaché à son lieu d’origine. Il tenta alors de corriger le tir en essayant de détourner la conversation avant que Goldie presse sur ce sujet. « Ces questions, c’est pour mieux deviner pourquoi j’ai besoin de tes infos hein? Bien essayé. » Il enfourna une bouchée de son fish and chips interminable maintenant devenu tiède. « Il faut laisser du mystère, sinon je perds 50% de mon incroyable charme », ajouta-t-il finalement avec un sarcasme très évident, les yeux vers le plafond et la fourchette à la main.
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptyMer 26 Avr - 12:07

Prenant une nouvelle gorgée de sa bière, Goldie lança un regard à son assiette. Elle était presque vide, à présent et il se surpris à penser qu’il devait ralentir le rythme pour faire durer la conversation. C’était idiot : il ne va pas laisser de pauvres frites refroidir pendant des heures, juste pour forcer Jeremiah à rester plus longtemps. Surtout qu’il ne doute pas que celui aux cheveux noirs va décamper dès qu’il en aura marre, assiette vide ou non. Et puis, avec la conversation qu’ils ont présentement, il ne serait pas surpris que son client file bientôt.

« Pourquoi les gens font ça là, trouvez vous une chambre. » avait-il laissé tomber, d’un air dégouté et Goldie avait haussé les sourcils très haut, presque choqué, avant de sourire de nouveau. Il rencontre rarement quelqu’un qui est contre les PDA à ce point : semblerait que la norme soit de trouver ça attendrissant parce qu’il est toujours parfait et attachant et romantique de voir deux êtres humains échanger près de 80 millions de bactéries. Lui-même n’a pas vraiment de problème avec l’acte : plutôt avec ce qu’il implique. Rien que d’y penser il prend une nouvelle gorgée de bière en espérant éliminer quelques bactéries de plus dans son corps.

Alors qu’il lui demandait d’où il venait, l’expression de son interlocuteur changea à 90km/h et il répondit vaguement en balbutiant. Ça fait de lui un sadiste d’aimer voir Jeremiah galérer un peu? Ça le change tellement de ses expressions habituelles, le médecin légiste ne peut pas s’empêcher de trouver ça mignon. Goldie s’apprêtait à lui lancer un « Try me » joueur, comme il est plutôt callé en géographie, mais l’autre poursuivit avant qu’il ne pût glisser sa remarque.

« Ces questions, c’est pour mieux deviner pourquoi j’ai besoin de tes infos hein? Bien essayé. » Celui aux cheveux blonds éclate de rire, pris de court. Il ne pensait plus du tout à ce stupide jeu entre eux, mais il est vrai qu’il aurait pu avoir quelques indices de la sorte. Il se passe la langue sur les lèvres, penche la tête de côté en chassant une mèche blonde de ses yeux. « Zut, démasqué. » Il sourit de son plus grand sourire, parfaitement amusé de la situation.

L’autre lève dramatiquement les yeux au plafond, lâchant un « Il faut laisser du mystère, sinon je perds 50% de mon incroyable charme » sarcastique. Goldie a un petit ricanement, venant reprendre sa fourchette et piquer un morceau de poisson. « Vraiment? Je dirais plutôt 20%, 30% au plus. » Il lui lance un regard de côté en enfournant sa bouchée, pour observer sa réaction, mais ne poursuit pas sur sa lancée. Il sent qu’il a assez pousser pour aujourd’hui et que d’insister ne mèneras nulle part.

Il prend une gorgée de sa bière qui n’en est plus qu’au quart, maintenant, avant de s’éclaircir la gorge. « Pour ce qui est de l’enquête en court, je peux te passer un coup de fil quand de nouveaux corps passeront sur ma table. » C’était plus une question qu’une affirmation, histoire de voir si celui en noir serait intéressé par plus de données ou si ce qu’il lui a offert est assez pour lui. Il mange ses dernières frites et lance un bref regard autour.
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MessageSujet: Re: sleeping on my own ; ft. goldie   sleeping on my own ; ft. goldie EmptyMer 3 Mai - 15:04

Jeremiah n’avait jamais vu de sa vie quelqu’un qui souriait autant. Normalement ça lui aurait probablement tapé sur les nerfs, il aurait trouvé l’autre faux ou hypocrite, se serait demandé pour quel manquement dans son estime de lui-même il souhaitait être apprécié de tout le monde. Mais ce n’était pas le cas avec Goldie. Il se surprenait à vouloir déceler quels sourires étaient sentis, lesquels étaient polis. Lorsqu’il en attrapait un qui semblait venir de son fond, il ressentait une sorte de fierté timide, il ne savait pas trop pourquoi et ne préférait pas y penser trop longtemps. Lorsqu’il avait tenté de changer le sujet avec le plus de subtilité dont il était capable, le médecin légiste avec rit avec un abandon qu’il lui enviait un peu. Il doutait fortement que ce qu’il avait dit était si drôle que ça. C’était peut-être ça qui lui avait donné le courage de faire un peu d’esprit, faisant référence à son charme, ou à l’absence de celui-ci.

Il ne sut pas vraiment que faire de la réaction de Samuel. Il avait l’impression d’avoir été trop lent pour bien saisir ce qu’il voulait dire par là… Voulait-il dire qu’il n’était pas si charmant que ça ou… Non, probablement qu’il ne voulait pas dire le contraire. Il avait le charisme d’un bernard l’hermite et la garde-robe d’une pleureuse sicilienne, il ne se faisait pas d’illusion… Et puis de toute façon, il n’était pas là pour ça, il était là pour les infos. Balbutiant un peu dans l’air avant d’abandonner l’idée de formuler une réponse intelligente, Jeremiah retourna un peu trop brusquement son attention à son assiette qu’il ne finirait définitivement pas. Il n’avait plus vraiment faim, mais les frites froides étaient un bon échappatoire aux pressions de la vie sociale. Il n’était vraiment pas bon à ce petit jeu. Se battre, ça lui venait naturellement, mais soutenir une conversation, c’était pire. Ce n’était pas comme si mettre Goldie mal à l’aise voulait dire qu’il allait mourir, et pourtant il était plus stressé que lorsqu’il se battait avec un vampire qui pouvait lui écraser la trachée d’une pichenette.

Alors qu’il pensait être bien en lice pour gagner le prix de la plus mauvaise compagnie pour une soirée, Goldie lui lança une bouée de sauvetage qu’il ne pensait pas avoir mérité en faisant référence à l’enquête Ça lui était totalement sorti de la tête. Le jeune écossais mit cela sur le dos de l’alcool sans se poser trop de questions. Le grand blond lui proposa alors des informations de première ligne si jamais de nouveaux corps faisaient surface. C’était l’occasion rêvée d’avoir accès à une mine d’or d’information. Haussant les sourcils, il hocha la tête vigoureusement, la bouche occupée par d’énièmes frites froides. Avalant difficilement cette bouchée trop ambitieuse, il reprit, comme s’il n’avait pas été assez clair: « Oui appelle-moi ». Il se rendit compte qu’il avait dit ça avec un peu trop d’énergie et tenta de sauver les meubles: « Pour les corps… L’enquête. » Il posa sa fourchette sur la table, non c’était trop bizarre, il n’était pas capable de soutenir une conversation aussi longtemps. Il repoussa alors son assiette pour signifier qu’il n’avait plus faim, Goldie avait probablement hâte qu’il soit socialement acceptable qu’il prenne la fuite. Il regardait ailleurs, probablement pour trouver la sortie la plus proche. Ses inhibitions relativement ralenties par son unique bière, Jeremiah se leva de son siège sans avertissement. Un peu surpris par son propre manque de manière, il pointa vaguement derrière lui en cafouillant: « Je dois euh… Y aller et tout… Merci pour les infos. » 50% de son charme, vraiment. 50% de zéro ça restait zéro.
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