Le médecin légiste c’était déjà fait dire, à plusieurs reprises, qu’il était un flirt naturel. Durant toute ses années d’études universitaires, ses collègues lui demandait souvent, sur le ton de la blague, s’il était en train de les draguer ou, parfois, on lui disait, d’un ton très intéresser, de faire attention ou quelqu’un risquait vraiment de tomber dans ses bras. De son opinion personnel, Goldie pense que les gens se laissent tout simplement séduire trop facilement. Un sourire, une mèche de cheveux taquine, une question sur leur weekend et BAM, il peut voir à leur expression qu’ils se sont entichés de lui. Ça le laisse froid, souvent. Si une personne se laisse séduire par une personnalité complètement carton – l’espèce de beau blond parfais qui est toujours poli et serviable en toute situation – c’est qu’elle-même doit être vraiment ennuyante.
Toutefois, les choses sont légèrement différentes avec Jeremiah. Celui aux cheveux noirs avait balbutier une réponse sans conclusion suite à son commentaire ouvertement charmeur, détournant son regard pour se concentrer plutôt sur son assiette. Goldie sourit. Jeremiah n’est pas son premier client de son âge, mais c’est bien le seul avec qui il se permet des boutades flirty. Ça doit bien être un signe qu’il n’est pas indifférent au charme – aussi subtil soit-il – du plus jeune. Ses réactions l’amusent et il ne semble pas avoir besoin de fausses attentions de sa part pour interagir avec lui. Après tout, pourquoi prétendre lorsqu’ils sont déjà en train de faire quelque chose de complètement illégal?
L’autre acquiesce lorsqu’il lui propose de le recontacter lorsque de nouvelles informations aboutirons sur sa table d’examen. Il se dépêche à répondre et laisse tomber un « Oui appelle-moi » qui fait sourire le médecin légiste. « Pour les corps… L’enquête. », ajoute-t-il rapidement, et Goldie retient un haussement de sourcil. Oh? Ce n’est pas l’indice le plus évident, mais semblerait bien que ses pointes de flirt aient été détectées, que ce soit consciemment ou non. Il a un petit rire.
« Bien sûr. Les corps. »
Il venait à peine de finir sa phrase que l’autre repousse son assiette. Ding ding ding, fin de la rencontre : il savait bien que ça s’en venait. Il n’est pas très surpris de le voir se lever d’un coup : il sait bien que Jeremiah n’est pas le plus avenant à la fin d’une rencontre.
« Je dois euh… Y aller et tout… Merci pour les infos. »
Le plus vieux penche légèrement la tête de côté, affichant pour la dernière fois de la soirée son Golden Smile ™et lève son verre, la dernière gorgée de bière clapotant au fond. « Merci pour le repas », lance-t-il avec un clin d’œil, le plus à l’aise du monde. « Take care. »
Il porte le verre à ses lèvres et bois sa dernière gorgée en observant l’autre quitter le pub. Jeremiah est toujours le premier à partir. Ce n’est pas du tout un problème : ça laisse à Goldie le temps de bien se laver les mains, le visage, de remettre son manteau, se laver les mains de nouveau et enfin mettre ses gants en paix.
Il guette un calme dans le pub avant de se lever et de se faufiler jusqu’à la porte à son tour : il ne voudrait surtout par être pris dans une vague de supporters excités par un but. L’air frais du dehors lui fait du bien. Jetant un dernier regard au pub, il se dit que, tout compte fait, un soirée de match n’est pas si mal.
Du moins, si elle est passé en compagnie d’un jeune homme aux cheveux noirs et 20% de mystère.