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 morning light forgives the night ⟳ ft. goldie

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» Jeremiah Drysdale «
Jeremiah Drysdale

hunter avenger
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MessageSujet: morning light forgives the night ⟳ ft. goldie   morning light forgives the night ⟳ ft. goldie EmptyLun 9 Avr - 19:06

De dire que le plan de Jeremiah ne s’était pas déroulé comme prévu était un délicat euphémisme. Il aurait été plus juste de dire qu’il était sérieusement dans la merde. La veille, au crépuscule, un discret speakeasy avait succombé de façon peu discrète à un énorme et mystérieux incendie. Qui, à cause d’une étrange malfonction du système de gicleurs, avait assez pris d’ampleur pour détruire tout le bâtiment à un niveau structurel. Le tout s’était effondré, ce avant quoi les pompiers n’avaient pas pu entrer, le brasier ayant été considéré trop intense pour y risquer leur peau. Miraculeusement, il n’y avait eu aucun mort. Et seulement un blessé. Jeremiah savait tout cela car il était ce seul blessé, ainsi que l’auteur de cet incendie. Rien de cela n’aurait été bien dramatique, à part le fait qu’il avait eu la frousse de sa vie et que sa proie avait pu s’échapper pour aller lécher ses plaies pour ensuite venir lui régler son compte de la manière la plus douloureuse que son esprit pervers pouvait bien imaginer… À bien y penser, il était aussi dans la merde de ce côté. Mais le retour de Wallace n’était pas son inquiétude principale en ce moment. Ce titre revenait au fait qu’il était assis sur la banquette arrière d’un véhicule de police qui lui faisait la navette entre sa chambre d’hôpital et le poste. Et ils ne faisaient pas ça pour être gentils, malheureusement. Il n’était pas officiellement un suspect, alors qu’il était la seule victime du tragique incident, mais il l’était certainement officieusement, lui qui était tombé littéralement du balcon du bar presque dans les bras des agents de la paix posté à l’arrière du bâtiment.

Il s’était réveillé quelques heures plus tard à l’hôpital. On lui avait fait une transfusion car il avait « perdu une quantité impressionnante de sang par sa blessure au cou » selon ce qu’il avait pu entendre de la conversation entre le médecin et les policiers. No shit Sherlock. Il devait être le mystère médical de l’année, lui qui était sorti d’un building en feu, littéralement lui-même en feu, mais s’en était sorti sans aucune brûlure. Ses seules blessures, des égratignures au visage et sur les mains, quelques contusions au ventre et au torse, et une immense morsure dans le cou, ainsi que des griffures. Il aurait très bien pu s’être battu avec un ours à l’intérieur du brasier. La réalité n’en était pas très éloignée.

Il ne serait probablement pas rendu très loin dans l’état où il était, aucune chance qu’il ait pu rejoindre Hunter ou un autre allié des chasseurs en ville. C’était donc un certain coup de chance d'atterrir aux pieds des policiers. C’était malheureusement aussi un coup de poisse incroyable. Ses activités étaient très peu légales, si jamais il se faisait prendre, c’était la prison assurée, ou du moins, la fin de la chasse, certainement. Le fait qu’aucune carte d’identité n’ait été trouvée sur lui puait certainement au nez des flics (en plus de faire qu’il avait à payer les soins hospitaliers de sa poche… enfin celle de Fergus, qui allait lui passer le savon de sa vie). Donc, ce matin, alors qu’il recevait son congé, pensant pouvoir sortir de l’hôpital avec son horrible accoutrement péché dans les objets perdus ou donnés (comprendre: portés par des gens qui étaient probablement morts maintenant), c’était deux policiers qui l’attendaient à la sortie. Ils avaient été polis, donnant le choix à Jeremiah de prendre leur voiture pour aller au poste ou d’y aller à pied. Il n’avait guère le choix. Enfin, il connaissait ses droits, il avait le choix de dire non tant qu’ils n’avaient pas de mandats d’arrestation contre lui, mais quelque chose lui disait qu’il était plus sage d’obtempérer et de profiter du fait qu’on ne lui passait pas les menottes.

Il tenta de penser à autre chose que la blessure de son cou qui lui faisait serrer les dents à chaque arrêt de la voiture où la ceinture de sécurité venait appuyer sur son bandage. Il avait jeté les antidouleurs qu’on lui avait prescrit dans la cuvette aussitôt qu’il avait pu, mais maintenant, il devait faire avec. Il allait probablement devoir passer un coup de fil à Hunter pour recoller les morceaux, les nombreux points de suture qui lui avaient été faits laissaient entendre que la cicatrice ne serait pas belle à voir. Pour se distraire de la douleur, il tenta à mettre en place sa version des faits, il en aurait probablement besoin. Ils arrivèrent finalement au poste. L’Écossais plissa les yeux en sortant de la voiture. Était-il déjà venu ici ? Il n’arrivait plus trop à se rappeler dans quel contexte. Enfin, il allait bien finir par le savoir, alors que les deux agents l’invitaient à le suivre d’un ton ferme qui laissait transparaître l’idée qu’ils s’étaient fait déjà de son innocence. Lorsqu’il entra dans le commissariat, ses souvenirs lui revint. Il se rappela soudainement de la raison de sa visite en ces lieux. Et ce n’était pas une bonne nouvelle. Il emboîta rapidement le pas aux policiers en priant pour ne pas le croiser entre le lobby et la salle d’interrogatoire où ils allaient probablement l’enfermer pour le reste de l’avant-midi. Mais la chance avait fini de lui sourire. Alors qu’ils tournaient le couloir, il vit d’abord le policier devant lui hocher la tête pour dire bonjour à quelqu’un et fut saisi d’un mauvais pressentiment. Pressentiment qui s’avéra être plus de l’ordre d’une prémonition alors que se dessinait la silhouette d’un grand blond aux épaules carrées, habillé d’un sarrau blanc près d’une machine à café. Jeremiah fourra les mains dans ses poches et pencha la tête entre ses épaules, espérant attirer le moins d’attention possible et que le principal intéressé soit trop concentré dans sa conversation avec l’autre personne présente à la machine pour le voir passer. Mais comment pouvait-il passer inaperçu, affublé comme il était d’un t-shirt trop grand d’une école qui lui était inconnue sur laquelle d’autres inconnus avaient signé leurs noms, un blazer brun datant certainement des années 70 et de jeans beaucoup plus serrés que ce qu’il était habitué de porter. Au moins il avait pu garder ses chaussures. Il devait avoir l’air d’un piteux chevreuil devant les phares d’une voiture lorsqu’il fut inévitable, par l’angle du couloir, que Goldie ne le remarque pas. Jeremiah resta silencieux, se mordant nerveusement l’intérieur de la joue avant de suivre les policiers, tournant dos au médecin légiste. Il n’était pas question qu’il le salue ou quoi que ce soit, il ne voulait pas l’incriminer.

Les policiers lui ouvrirent donc la porte de ce qui était, comme prévu, une salle d’interrogatoire. Cependant, ils n’entrèrent pas avec lui, lui demandant de les attendre quelques instants. Le jeune homme alla donc s’asseoir avec un soupir. Lorsque la porte se ferma, il laissa tomber sa tête sur la surface de la table d’interrogation, grognant un juron excédé. De tous les commissariats, il fallait qu’il tombe sur celui de Goldie et il fallait en plus que Goldie l’aperçoive. La poisse la plus totale. Il se redressaavec une grimace, se calant dans l'inconfortable chaise de métal, se rendant compte qu’il venait de tirer allègrement sur ses points de suture et que ceux-ci se vengeaient sans vergogne. C’était parti pour être un avant-midi génial, pas de doute.
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MessageSujet: Re: morning light forgives the night ⟳ ft. goldie   morning light forgives the night ⟳ ft. goldie EmptyVen 20 Avr - 23:25

Un sucre et deux laits. C’est comme ça que Goldie prend son café. Il n’a aucuns problèmes à le prendre noir, seulement il trouve deux bénéfices distincts à cette addition : 1) cela lui permet de le boire plus rapidement, étant légèrement moins chaud et moins amer et 2) cela lui donne une excuse pour passer plus de temps hors de la morgue pour socialiser près de la machine à café. Ce n’est pas qu’il s’ennui, se sente seul ou ait vraiment un désir profond de connaître les activités du weekend de Tresha, l’aînée des réceptionnistes, mais bien qu’il était bon pour lui et sa carrière de se garder informer de ce qui se passe dans le poste, à la surface.

Sa routine était simple : se garer au plus bas niveau du stationnement souterrain, accrocher son manteau dans son bureau, changer ses chaussures, mettre son repas au frigo, enfiler son sarreau, jeter un coup d’œil aux dossiers et nouveaux arrivants à la morgue, puis monter chercher son premier café de la journée. Chevelure désinvolte, lunettes perchées sur son nez, sarreau tombant sur sa chemise bleu à motif d’ancre marin, tasse au logo de la station à la main, il sourit de son Golden Smile en écoutant sa collègue lui raconter les deux bagarres de bar dans lesquelles elle a dû intervenir la veille. Il fait tourner sa tasse doucement, pour en mélanger le contenu ; il n’utilise jamais les bâtons de bois ou les pailles offertes près de la machine à café.

Si on lui avait demandé comment il pensait que sa journée se serait déroulée, il aurait décrit un jour bien ordinaire. De une à deux autopsies, tout dépendamment de la complexité du cas et du salon funéraire choisit par les familles, peut-être répondre à quelques mails pour des témoignages d’expert médicaux en cours de justice ou le 5 à 7 de retraite de Robert, à la fin du mois. Il n’aurait jamais cru voir Jeremiah. Même si on lui avait dit qu’il le croiserait aujourd’hui, Goldie aurait – naïvement – pensé à une visite spontanée, tirant sur le romantisme.

Mais alors qu’il porte sa tasse à ses lèvres pour prendre une gorgée de son café après avoir salué joyeusement un policier passant par le couloir le plus près de la petite cuisinette du poste, Goldie stop son mouvement pour fixer son attention sur la personne suivant ledit policier. Vêtu d’un veston brun qui semble avoir capturé toute la poussière du poste comme un aimant, de pantalons trop étroits pour lui – ses jambes sont moins maigres qu'il ne le pensait – il semble être sortie tout droit de l’enfer : sa peau est pâle, ses traits tirés, son visage couvert d’une barbe de quelques jours, et Goldie pense voir le coin d’un pansement sur la partie de son cou visible.

Il est si choqué de ne pas le voir vêtu de noir que cela lui prend un moment avant de réalisé que ses collègues viennent de l’enfermer dans l’une des salles d’interrogation. Il cligne des yeux et fait quelques pas dans la direction de la salle avant de s’arrêter. Minute. Il n'a pas le droit de rentrer dans ces salles. Ou, du moins, aucune bonne raison de le faire. Qu’est-ce qui se passe? Pourquoi Jeremiah est-il ici? Ici, dans une salle d’interrogation. Est-ce… à propos de lui? De leur deal? De son partage d’information illégal? Mais personne n’a semblé lui lancé de regard, en rentrant… Est-ce à propos de Jeremiah, alors, de la raison pour laquelle il a besoin de ses informations?

Il ouvre la bouche, prêt à interpeller ses collègues qui se dirigent vers leurs bureaux, mais se retient, encore une fois. Il ne peut pas simplement aborder un policier en demandant à savoir ce qui se passe avec Jeremiah. Pas lorsqu’il ignore la gravité de la situation. Il tourne les talons et file à l’entré, allant s’appuyer au comptoir de la réception. Il attend que la réceptionniste ait terminé son appel téléphonique, prenant une longue gorgée de café, avant de parler nonchalemment, un sourire aux lèvres.

«Hey Tresha, tu sais ce sur quoi George travaille en ce moment?»

« George Phillips ou Georgie? » demande-t-elle en levant les yeux vers lui, replaçant ses lunettes carmines sur son nez.

« Phillips,» confirme Goldie, « Il vient de revenir avec quelqu’un. Une plainte? »

« Hmmm, laisse-moi vérifier, mon chou. »

Goldie la remercie en prenant une nouvelle gorgée, ses doigts pianotant distraitement sur le bord de sa tasse. Après quelques secondes, elle ramène son attention sur lui, pivotant sur sa chaise. « Oh, il est sur le cas de l’incendie de cette nuit, à Soho. » Goldie hausse un sourcil. « Le gros incendie qui a détruit deux blocs appartement? »

Tresha hoche la tête, puis hausse les sourcils. « Pourquoi tu t’y intéresses? » Goldie a un grand sourire, se redressant. « Je voulais simplement savoir si George allait être très occupé, ce matin. Je voulais lui parler voiture. » Il fait un clin d’œil à la réceptionniste, la remerciant en tournant les talons. Il passe devant la porte de la salle d’interrogation, pensif.

Jeremiah est-il un témoin, une victime ou un suspect?
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Jeremiah Drysdale

hunter avenger
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MessageSujet: Re: morning light forgives the night ⟳ ft. goldie   morning light forgives the night ⟳ ft. goldie EmptyMar 1 Mai - 16:45

En effet, témoin, victime ou suspect, laquelle de ces trois options convenait le mieux à la situation de Jeremiah ? Il n’y avait nul doute dans son esprit que les enquêteurs avaient une préférence pour la dernière, mais n’avaient pas eu assez d’indices pour l’accuser formellement. Si on voulait vraiment jouer avec les mots, le jeune homme était aussi bien un témoin (il avait été aux premières loges de l’action), une victime (il avait quand même passé une journée à l’hôpital) et le principal suspect (il avait bel et bien mis le feu au bâtiment et trafiqué les gicleurs pour alimenter le brasier). Il se frotta les yeux du revers d’une de ses mains éraflée. Peut-être que Goldie ne l’avait pas reconnu ? Non, c’aurait été trop beau. Même habillé en guignol et avec sa tête de vagabond, il avait bien pu le reconnaître. Ils s’étaient vu quelques fois en dehors du travail dans les derniers mois. Ils leur était même arrivé de se dire au revoir avec un baiser (presque) sans que cela soit gênant. Il regarda la porte fermée. Quoiqu’on lui demande, il ne pouvait pas mentionner ce lien avec le médecin légiste… Cela ne l’aiderait en aucun cas (peut-être même que Goldie nierait après tout), cela ne ferait que le mettre dans l’embarras. La poignée métallique fut alors secouée de petit soubresauts, Jeremiah se ravisa rapidement, ramenant ses yeux à un des murs de la salle. Merde, avec toute cette histoire, il n’avait pas pensé à un alibi ou à une version crédible des faits. Il devrait donc improviser. Heureusement ou malheureusement, il détestait parler à la police.

Les deux mêmes policiers émergèrent alors de la porte, à sa surprise considérable. Il n’aurait pas cru s’être fait escorter par des enquêteurs et était alors bien content de ne rien leur avoir dit du voyage. Il croisa instinctivement les bras sur la table, comme pour se protéger de la suite. Ce n’était pas une série policière, ils n’allaient pas le tabasser ou lui coller des mégots de cigarette dans le visage, mais quand même… Il n’avait pas été particulièrement chanceux. Alors que les enquêteurs s’avançaient vers les deux chaises en face de lui, il prit le temps d’essayer de tirer quelque chose de leur apparence. Les deux n’étaient ni vieux ni jeunes, un qui avait clairement remédié à sa calvitie en se coupant les cheveux très courts, avec une barbe d’un brun rousseâtre et des gros doigts boudinés qui évoquaient des saucisses cocktails, l’autre était l’image du parfait anglais, le visage long aux joues creuses mais molles, les oreilles décollées, les yeux petits, on aurait dit le prince Charles. Alors qu’ils s’installaient, le barbu s'éclaircit la gorge avant de prendre la parole: « Bonjour, je suis l’enquêteur Phillips et voici mon collègue, l’enquêteur Davies, merci d’être venu avec nous pour répondre à quelques unes de nos questions.» Jeremiah posa son regard sur le dénommé Phillips, ne manquant pas de remarquer que Davies posait cahier et stylos sur la table. Il serra un peu la mâchoire. « D’abord, il nous faudrait votre nom» Jeremiah plissa les yeux, c’était le temps de faire ce qu’il savait le mieux, être un emmerdeur. « Je suis en état d’arrestation ou pas ?» Sa question irrita clairement tout de suite les deux qui se jetèrent un regard avant que Davies réponde: « Non, vous n’êtes pas en état d’arrestation ». Jeremiah se calla dans sa chaise, les bras toujours croisés devant sa poitrine et rétorqua: « Alors pourquoi vous avez besoin de mon nom hein ?» Phillips soupira de manière assez audible. « Ce n’est pas la meilleure attitude pour s’écarter de tout soupçon, fiston » Visiblement piqué par cette intervention, l’Écossais siffla: « Donc je suis un suspect alors ? Et je suis certainement pas ton fiston.» Un silence s’installa alors que Jeremiah et Phillips se fusillait du regard. Davies reprit alors le flambeau: « Okay, Mister Mystery Scotsman, vous avez été aperçu, sortant, en feu, du 54 Broadwick, hier tôt dans le matin… Pouvez-vous nous dire ce que vous faisiez là ?  » « Je buvais.» « Tout seul ? » Jeremiah haussa les épaules. « C’est pas un endroit où aller avec ses amis.» Il n’en avait aucune idée, mais se disait que les deux policiers devaient en connaître encore moins sur le speakeasy en question que lui. « Pouvez-vous nous raconter ce qui s’est passé ? » Jeremiah regarda furtivement la porte, comme s’il espérait qu’elle s’ouvre inopinément. « Je sais pas, c’est arrivé vite. J’ai rien vu et tout à coup c’était en feu.» Phillips et Davies le regardèrent alors, voyant très bien qu’il ne serait pas un témoin collaboratif. Après avoir réfléchi un instant, Phillips reprit le contrôle de l’interrogatoire qui ne se voulait pas en être un, revenant à un ton plus neutre, mais tout de même inquisiteur: « Vous êtes sortis en sautant d’un balcon, alors que tous vos vêtements étaient en feu et… Vous n’aviez aucune brûlure. Comment expliquez vous ça? » Jeremiah arqua un sourcil, amusé. Ce détail devait les tourner en bourrique.  « J’ai été chanceux.» Phillips eut alors soudainement l’air très fatigué et se leva, à la surprise de son partenaire qui fronça des sourcils inquisiteurs. « Je vais prendre un café, tu veux un café ? », demanda le barbu, visiblement irrité, ce à quoi Davies répondit à la positive par un hochement de tête. Jeremiah le regarda sortir. Il ne savait pas si son attitude lui faisait gagner du temps ou s’il s’arrangeait pour passer la nuit au poste… Ce n’était pas un scénario qu’il voulait envisager, il ne voulait surtout pas se mettre à ressentir le manque, lui qui n’avait pas pris de méthadone la veille. La porte claqua et il ramena son attention à Davies qui tapotait les feuilles de son cahier avec le bout de son stylo.
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MessageSujet: Re: morning light forgives the night ⟳ ft. goldie   morning light forgives the night ⟳ ft. goldie EmptyMar 8 Mai - 22:04

Le poste n’est pas plus occupé ou bruyant que d’habitude, mais pour Goldie c’est une cacophonie : le sang bourdonne dans ses oreilles alors qu’il marche lentement vers la cafétéria. En toute honnêteté, malgré tous les genres de personne qu’il ait connu et fréquenté, c’est la première fois qu’une personne qu’il connaisse se retrouve au poste de police. Enfin, de ce qu’il en sait.

Son cœur bat rapidement. La surface de son café est agitée de vaguelettes. Il est nerveux. Il s’appuie près de la machine à café, sirotant son breuvage en observant le couloir menant aux salles d’interrogation. Goldie n’a pas de raison d’être en haut s’il n’est pas là pour boire du café et socialiser : mais il n’y a plus personne près de la machine, alors il boit en silence, une voix au fond de son crâne lui murmurant qu’il a l’air suspect. Lui, suspect? C’est bien la première fois. Et pourquoi il aurait l’air suspect? Pourquoi pense-t-il que les gens pourraient le suspecter de quoi que ce soit? Se sent-il coupable? De quoi? C’est Jeremiah qui est là-bas. Et il ignore s’il est un suspect, encore…

Pourquoi il essaie de se leurrer : Bien sûr qu’il est un suspect! Ils n’amènent pas des victimes ou des témoins dans la salle d’interrogatoire! Ils les passent au bureau, pas dans la pièce spécialement créer pour faire monter la tension et rendre toute personne paranoïaque. Merde.

Qu’est-ce que Jeremiah a fait? Il a lien avec cet incendie? Pourquoi? Goldie ne pense pas que Jeremiah soit un pyromane… mais qu’en sait-il, vraiment? L’autre pourrait brûler des restaurant italiens tous les weekends et il n’en saurait rien. Ils se sont vus quelques fois, hors d’un contexte professionnel – il lui a même offert un cadeau de noël – mais ils n’ont pas encore vraiment franchi la limite du parcours de vie de Jeremiah. Goldie ignore même où il habite, maintenant qu’il y pense… alors que l’autre est venu plusieurs fois chez lui.

Il s’égarait dans ses pensées lorsqu’il aperçut George dans le couloir, s’approchant de la cafétéria. Goldie se redresse, alerte, son cœur s’emballant de nouveau, mais il s’assure que son visage n’en montre rien. L’homme barbu se prend une tasse et se verse un café. Goldie n’a rien de vraiment planifié, mais ouvre la bouche tout de même.

« Hey. »

« Hm? Oh, hey, » répond l’autre, portant son attention sur lui. Il fronce les sourcils. « Ça va, fiston? Tu n’as pas l’air trop bien… » A h. Il doit avoir le teint pâle. Une haute fréquence cardiaque ne lui va pas. Quoi que… il peut profiter de cela.

Il pose sa tasse sur le comptoir, soupire, glisse une main sous ses lunettes pour se frotter le nez. Tout son talent d’acteur est mis en œuvre. « Pour tout dire… » commence-t-il, voix fatiguée à l’appui, « …pas vraiment. » Il replace ses lunettes et pose son regard bleu sur l’autre, reprenant avant qu’il n’ait le temps d’intervenir : « Tu es sur cette histoire d’incendie, n’est-ce pas? Tu sais, je ne suis vraiment pas du genre à m’immiscer dans une enquête, je ne veux pas non plus te créer des problèmes ou quoi que ce soit, mais… j’ai entendu dire à la radio qu’il y avait eu un blessé et je n’arrive pas à rejoindre un ami depuis hier soir. Ce genre de bar est son truc et je sais qu’il sortait hier et… » Il agite la main comme pour balayer la suite de cette phrase. Il inspire lentement, puis expire, avec toute la tension d’une personne qui n’a pas dormis de la nuit et regarde le policier de nouveau. « Tu peux me dire à quel hôpital le blessé a été envoyé? »

George semble soufflé par cette soudaine scène émotive de la part de son collègue et reste silencieux quelques secondes. Goldie prend un gros risque avec cette tirade – autant pour lui que pour Jay – mais il n’a pas vraiment envie que Jay reste ici. Ils avaient mentionné, à la radio, que le blessé serait probablement interrogé, alors la logique voudrait qu’il s’agît de Jeremiah – particulièrement en considérant ses vêtements hétéroclites et le pansement qu’il a au cou. George se gratte la nuque, lançant un regard malaisé autour. « Bah, il est plus à l’hôpital, il est dans la salle d’interrogation… »

Bingo. Goldie saute sur l’occasion. « Ah bon? Pourquoi? Il a l’air de quoi? Mon ami a les cheveux noirs et-»

« Woah, fiston, on se calme. » Philips lève une main pour stopper le flot de mots. « Pas de panique. Ne te mets pas dans cet état alors que tu n’es pas certain de la situation, d’accords? Appel ton ami encore, moi j’y retourne et on en reparle après si j-»

« Je peux jeter un coup d’œil? » s’essait Goldie, en dernier ressort. « Simplement au travers du miroir sans teint, juste pour savoir si c’est lui? »

George semble hésiter, puis soupire, lui faisant signe de le suivre. Goldie lui emboite le pas, essayant d'établir rapidement un plan d'action.
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Jeremiah Drysdale

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MessageSujet: Re: morning light forgives the night ⟳ ft. goldie   morning light forgives the night ⟳ ft. goldie EmptyLun 14 Mai - 17:12

Jeremiah n’avait pas à fournir beaucoup d’efforts pour être désagréable, il était exténué et bientôt en manque, il ne lui en fallait pas beaucoup pour être irritable. Déjà que les policiers lui tapaient sur les nerfs, ces policiers-là l’empêchaient de retourner chez lui. Le jeune homme pensait qu’il aurait une petite pause en attendant que Phillips revienne avec le café, mais Davies sembla ne plus être satisfait de griffonner dans son cahier. Il amena le bout du stylo à ses lèvres d’un air pensif avant d’avoir l’air de soudainement se rappeler quelque chose. « Lorsqu’on vous a transporté à l’hôpital, vous n’aviez aucune pièce d’identité sur vous, est-ce bien correct? », demanda-t-il. Jeremiah se méfia tout de suite, il avait l’impression que Davies était le plus futé des deux. Il devait faire attention à ce qu’il lui dirait, il le savait bien, mais il était claqué, il avait faim, soif, tout le tralala. « C’est pas un crime, que je sache », avait-il rétorqué, les bras toujours croisés, sur la défensive. La réponse n’eut pas l’air de venir faire perdre son calme au policier aux traits tirés, contrairement à son collègue. Celui-ci joignit ses main ensemble avant de le relancer.« Et vous n’aviez pas peur de vous faire demander vos cartes ? Vous avez quoi, 22 ans ? » « 25 ans », répondit Jeremiah du tac au tac, comme un gamin fâché qu’on le croit plus jeune qu’il ne l’était. Il se rendit tout de suite compte de sa bourde, et baissa les yeux, il venait de divulguer une information aux flics, merde. Davies n’avait rien manqué de cela, la lueur dans ses yeux brillant de plus belle alors qu’il s’avançait un peu vers lui. « Est-ce que le personnel bar vous connaissait, pour vous laisser entrer sans cartes ? » L’Écossais sentait qu’il se faisait piéger. Que répondre à cela ? S’il disait oui, il serait facile d’aller prouver qu’il mentait. S’il disait non, il mettait à mal cette impression qu’il était un habitué de l’endroit. Il regarda la porte pour une nouvelle fois, il ne pouvait pas s’empêcher. « Je suis pas en état d’arrestation, donc je peux partir, hein? », s’enquit-il alors, soudainement pressé de faire cesser l’interrogatoire déguisé. « Vous pouvez partir quand bon vous semble », répondit Davies d’un ton las. Jeremiah posa de nouveau son regard sur le policier, perdant rapidement patience: « Pourquoi la porte est fermée alors ? » Davies baissa les yeux sur son carnet, ne lui laissant pas le temps de souffler ou de penser. « Les gens du bar, vous les connaissez ? » Jeremiah regarda la porte. Et s’il partait maintenant hein ? Ils n’avaient pas le droit de le garder ici. « Vous êtes un habitué, non ? » Il serra les dents, il ne pouvait plus entendre la voix de cet idiot de flic, pour qui il se prenait hein ? « Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? » Il n’en pouvait plus, il craqua. Le jeune homme décroisa les bras pour abattre son poing sur la table, avant d’aboyer: « Je chasse des putains de vampires ! Content ? » Le silence s’installa entre eux, alors que le policier resta un moment les yeux écartillés. Jeremiah ôta hâtivement son poing de la table, merde merde merde, il était tellement dans la merde. Pourquoi il avait dit ça ? C’était sorti tout seul. Davies s’éclaircit la gorge avant de regarder son carnet et de déclarer: « Je sais que vous n’avez pas envie d’être ici… Si il faut vous menacer de poursuite pour entrave au travail des policiers pour assurer votre coopération, soyez assuré que nous le ferons. » Le chasseur baissa les yeux, confus. Clairement, Davies pensait qu’il se foutait de sa gueule… C’était bien. Ou faisait-il semblant ? Était-il au courant ? Il était sérieusement moins libre de sortir qu’il ne le croyait. Il devait penser à comment s’échapper de cette histoire, mais son esprit était vide. Il avait mal, il avait envie de retourner chez lui et de faire cesser tout ça. Il se mordit la lèvre. Oui, il avait envie d’arrêter de penser, d’arrêter de ressentir, ce serait bien. Partir loin des flics, des vampires, de toute cette merde. C’était une bonne solution ça. Il s’appuya sur la table d’une main, se préparant à se lever.
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MessageSujet: Re: morning light forgives the night ⟳ ft. goldie   morning light forgives the night ⟳ ft. goldie EmptyVen 1 Juin - 22:43

C’est presque qu’irréel d’être dans cette pièce sombre, à regarder l’interrogatoire prendre place de l’autre côté du miroir. Jeremiah, dans ses vêtements criant de fausseté, semble épuisé, l’éclairage de la salle d’interrogatoire ne faisant rien pour améliorer l’apparence de ses cernes et de son teint pâle. Un incendie, un séjour à l’hôpital et maintenant au poste de police… il n’a pas dormis, c’est sûr.

Lorsqu’il est entré dans la pièce, avec Philips, Goldie a immédiatement jouer le rôle de la personne soulagée de voir son ami en santé – enfin, il savait déjà qu’il allait trouver Jeremiah là, alors ça sonnait peut-être un peu forcé sur les bords – mais maintenant il est silencieux, hésitant encore un moment à mettre son plan en action. Il faut dire que ça l’expose beaucoup et puis… il n’a pas vraiment envie de jouer cette carte.

Goldie a deux sentiments forts se faisant compétition, alors qu’il tient son café à deux mains, près de Phillips qui observe les progrès de son collègue : l’impression d’être dans un film policier et celle d’être un voyeur. Comme cette dernière semble l’emporter, il détourne le regard vers le policier et retient un soupire face à la fatalité de la chose : il va devoir utiliser son dernier ressors.

« Quand allez-vous avoir fini de prendre sa déposition? » qu’il demande, d’un ton le plus innocent possible – comme s’il pouvait vraiment croire que Jeremiah était là que pour donner sa version des faits de l’incident. Mais la question de Jeremiah lui-même lui donnait de la légitimité, et puis il ne fréquente pas souvent Phillips, qui doit le croire un peu niais dû à sa jeunesse – pas si jeune que ça, il aura 30 ans bien assez tôt – parce qu’il se tourne vers lui d’un air embarrassé.

« Eh bah… C’est pas si simple, fiston. Il risque de rester ici longtemps. »

« Pourquoi ça? » Allez, Phillips. Dis-lui pour qu’il puisse enchaîner. Mais ce n’est pas Phillips qui lui donne l’occasion, mais bien Jeremiah qui s’exclame soudainement qu’il est un chasseur de vampire. Tous sont pris par surprise, un léger silence planant dans les deux salles avant que Davis ne menace Jeremiah de poursuite. Enfin! Merci, Davis.  

« Quoi? Mais pourquoi il dit ça- pourquoi une poursuite? » Phillips semble mal à l'aise. « On l’interroge, fiston. Il est un suspect préliminaire. »

Goldie pose sa tasse de café avec force sur la table à proximité. « Quoi?! » Il va chercher son ton indigné au plus profond de son ADN, toutes traces de son sourire éternel disparu. Phillips sursaute presque, ouvrant des yeux grands comme une soucoupe. « Sous quels motifs? Qu’il était au bar? Alors ils sont où, les autres clients? » poursuit Goldie, parlant rapidement, marchant sur l’homme : il le surplombe bien vite. Phillips lève une main pour le faire stopper et le garder à distance. « Il était le seul encore dans le bâtiment et il n’a aucunement été brûlé, c’est assez de motifs pour-»

« C’est des conneries, oui! » Goldie pointe le miroir teint d’un index autoritaire. « Vous allez le laisser partir maintenant ou je lui appel un avocat. »

Phillips semble peu impressionné par la menace et lève un sourcil. « Moores, tu vas te calmer et tu vas-»

« Ma mère est avocate senior au Maitland. Vous voulez vraiment que je fasse venir quelqu’un maintenant? » Son ton est froid et lourd de sous-entendus alors qu’il sort son téléphone cellulaire. Il déteste devoir apporter l'influence de sa mère dans tout ça, mais le Maitland Chambers est probablement le regroupement le plus fort de bureaux d’avocats de l’Angleterre.

«C’est ton choix, Phillips.»

L’homme ouvre la bouche, mais le regard de Goldie l’empêche de dire quoi que ce soit. Après quelques secondes à regarder dans la salle d’interrogation et se gratter la barbe, il soupire et tourne les talons.

Goldie regarde au travers du miroir sans teint pour voir la suite.
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Jeremiah Drysdale

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MessageSujet: Re: morning light forgives the night ⟳ ft. goldie   morning light forgives the night ⟳ ft. goldie EmptyMar 19 Juin - 10:30

Il était clair pour tout le monde impliqué que de sortir ne ferait que remettre à plus tard l’inévitable pour Jeremiah, mais il n’en pouvait plus. Il ne pourrait jamais gagner contre la police dans cet état. Il avait de la difficulté à réfléchir et à parler. Si ça continuait, il allait clairement laisser échapper quelque chose qu’il regretterait. Il allait retourner chez lui, dormir, prendre il ne savait quoi, dormir encore un peu et là, il serait en mesure de tourner ces emmerdeurs en bourrique comme un chef. S’aidant de sa main sur la table, il se redressa difficile de sa chaise avec un grognement de douleur étouffé, mais avant qu’il puisse faire un pas vers la porte de sortie, celle-ci fut ouverte par un Phillips visiblement contrarié. Celui-ci fit signe à son collègue de le suivre. Davies, tout aussi confus que leur suspect principal, obtempéra, le rejoignant de l’autre côté du cadre de porte. Encore debout à côté de sa chaise, Jeremiah ne put entendre l’entièreté de ce que les deux hommes s’échangèrent à voix basse. Même en se concentrant du mieux qu’il pouvait, il n’en retira que des bribes. « … Moore, m’a pété un câble… Si on veut pas que Maitland foute son nez dans...  » Il n’avait aucune idée de ce que Maitland signifiait, mais Moore, il savait qui c’était, pour sûr. Le jeune homme tenta tant bien que de camoufler sa surprise, comme s’il n’avait rien entendu de la conversation, mais ce n’était pas chose facile. Phillips et Davies avaient l’air bien frustrés, cela voulait-il dire qu’on le laissait partir ? Était-ce Goldie qui était intervenu en sa faveur ? Comment avait-il pu faire ça sans s’exposer lui-même aux soupçons ? Il faudrait lui demander. Les deux agents de la paix ramenèrent alors leur air dépité dans la salle d’interrogation. Phillips lui lâcha alors du bout des lèvres:  « Vous pouvez y aller. » Le chasseur n’en crut pas ses oreilles. Il pouvait vraiment partir ? Son visage creux s’éclaira malgré lui alors que ses épaules semblaient soudainement libérées d’un poid écrasant. Il fit un pas vers la porte et fut interrompu par Davies qui ajouta: « Si quelque chose vous revient, appelez-nous. » Jeremiah voulut lui rétorquer une quelconque pique mais se rendit compte que rien ne lui venait et qu’il n’avait aucune idée d’où était son téléphone portable pouvait se trouver dans le moment. Il espérait grandement qu’il ait été détruit par sa chute ou l’incendie. Si la police avait mis ses pattes dessus, ce n’était pas nécessairement une bonne nouvelle. Il avait pris ses précautions et il savait qu’ils ne pourraient pas remonter si facilement jusqu’à Fergus… Quelque chose lui disait qu’ils ne pouvaient pas tout simplement décortiquer son téléphone sans mandat. Enfin… Il espérait.

Il choisit donc de rester en silence en passant difficilement entre les deux policiers qui ne s’étaient pas poussé d’un centimètre pour le laisser sortir, la classe. Il était trop fatigué pour les envoyer promener mais ce n’était pas l’envie qui manquait. Il sentait leur regards dans son dos alors qu’il retournait enfin dans le couloir du commissariat. Il ne put s’empêcher de regarder autour un peu… Peut-être qu’il verrait Goldie ? Ou peut-être pas… Après ce qu’il avait fait, probablement pas… Il avait déjà attiré trop de soupçons sur lui. L’Écossais baissa la tête et tenta en vain de mettre les mains dans ses poches de pantalon ridicules. Il le remercierait une fois en possession d’un nouveau téléphone alors… Pour l’instant, il avait surtout besoin d’un bon somme. Il se remit en marche vers ce qu’il se rappelait être le comptoir à l’entrée.
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MessageSujet: Re: morning light forgives the night ⟳ ft. goldie   morning light forgives the night ⟳ ft. goldie EmptyMar 19 Juin - 21:38

Appuyer contre l’un des piliers du hall d’entrée, nettoyant ses lunettes avec un peu trop d’attention, Goldie attend tranquillement que Jeremiah ne passe par-là. Il était resté aux alentours de la salle d’interrogation juste assez longtemps pour deviner la suite des choses, aux tons ennuyés des policiers, puis s’était glissé dans le couloir pour s’éloigner un peu.

Il ne va pas se mentir : il regrette un peu de s’être autant impliqué. Son cœur bat d’un rythme fort et soutenu, une faible dose d’adrénaline circulant dans ses veines, témoin de son stress. Il a beaucoup à perdre, ici, si ça tourne mal. Ses clients, son entente avec Moea, son job… Mais merde, il ne pouvait pas laisser Jeremiah dans cette situation. Il aurait été dégouté à l’idée de le laisser là et de repartir à ses tâches comme si de rien n’était : pas en sachant l’état dans lequel il est. La dernière fois qu’il s’est trop impliqué de la sorte, c’était pour sa sœur…

Il lève les yeux en apercevant l’habillement disparate de l’écossais plus loin, sortant de ses pensées. Il jette son chiffon nettoyant, perche ses lunettes sur son nez et lève une main avec un grand sourire. « Jay! Par ici! » Il parle délibérément fort, assez pour être entendu de ses collègues les plus près, pas assez pour être dérangeant au reste des badauds du poste. Il n’a jamais appeler Jeremiah «Jay» avant – étonnant de la part d’un type qu’on appel «Goldie», il utilise rarement des surnoms pour les gens – mais cela dénote une familiarité qu’il veux établir aux yeux des autres. Il a joué la carte de l’amitié, après tout. « Eh bah, mon vieux, tu t’es mis dans de beaux draps, cette fois,» lance-t-il en assénant une tape amicale sur l’épaule de l’autre – opposé à la blessure bandé dans son cou.

«Ça t’apprendras à ne pas m’inviter à tes bars de luxe,» complète-t-il avec un éclat de rire, mains dans les poches de son sarreau. Il désigne la sortie d’un mouvement de tête. « Allez, je t’accompagne. »

Il tourne les talons, allant vers la porte. Il ouvre celle-ci avec la main qu’il a utilisé pour son acte de camaraderie, laissant Jeremiah passer devant. « Tu as du naproxen, chez toi? C’est bien pour la douleur… » lance-t-il nonchalamment, jetant de rapides regards autour pour s’assurer que personnes d’importance se trouve à proximité avant de laisser la porte se refermer derrière eux. Il fait signe à Jeremiah de se pousser sur le côté du portique et il se plante face à lui, sortant une lingette désinfectante de sa poche en parlant.

« Ils n’avaient pas l’air très enthousiaste, alors attends toi à ce qu’ils te recontactent, » déclare-t-il, sur son ton professionnel qui a tant manqué à leurs rencontres dernièrement. Il se nettoie la main machinalement en parlant. « Appel-moi ce soir, je te donnerai le numéro d’un avocat – si jamais ils reviennent te parler, tu l’appel illico, okay? Je finis à 7h aujourd’hui. »  Il penche la tête de côté, baissant les yeux sur ses mains pour passer rapidement la lingette sur ses paumes. « Passe chez moi cette semaine – pas ce soir, repose-toi, tu as l’air d’avoir un pied dans la tombe – mais passe quand tu veux, on va parler des détails. »

Il se tourne pour jeter le linge dans la poubelle à proximité, puis revient vers Jeremiah en chassant une mèche blonde de son visage. Maintenant que les formalités ont déboulées de ses lèvres, il sent le stress continuer de lui ronger le ventre et il réalise enfin, en regardant Jeremiah face à lui, qu’il s’inquiète réellement.

« Ça va? » souffle-t-il, plus doucement. Il n’a pas envie de retenir l’écossais plus longtemps – il doit avoir envie d’être chez lui, et lui est supposé être en train de bossé – mais il voulait simplement s’en assurer. Il hoche la tête, inspire lentement. « Je suis content que tu t’en sois sortie, » lance-t-il simplement. « Rentre bien. »

Il recule d’un pas et s’arrête, levant un doigt. « Oh, et : chasseur de vampire? Vraiment? » Il hausse un sourcil, un sourire amusé étirant ses lèvres. « Même moi je n’aurais pas osé la sortir, celle-là. »

Il lui fait un clin d’œil et lève la main pour lui faire signe de l'appeler plus tard avant d’appuyer sur le bouton d’ouverture automatique des portes pour handicapé avec son coude, prêt à retourner à l’intérieur.
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MessageSujet: Re: morning light forgives the night ⟳ ft. goldie   morning light forgives the night ⟳ ft. goldie EmptyJeu 21 Juin - 12:34

Le regard rivé sur le plancher du poste de police, Jeremiah ne s’était pas rendu compte qu’on l’attendait dans le hall d’entrée. La voix forte qui l’apostropha le fit alors sursauter au point où ses mains sortirent de ses poches, comme prêtes au combat, avant qu’il ne lève les yeux pour constater qui l’appelait ainsi. Il baisse les bras avec un air un peu hébété, alors que Goldie s’approchait tout sourire. Jay ? Il ne l’avait jamais appelé ainsi auparavant. Il sursauta une nouvelle fois lorsque le médecin légiste lui servit une tape virile à l’épaule. Il n’avait pas eu mal, mais ce n’était pas un comportement auquel il s’attendait venant de sa part. Mon vieux ? À quoi jouait-il ? Le jeune homme regarda rapidement autour d’eux, confus. Voulait-il que tout le poste sache qu’ils se connaissaient ? « Euh… Ouais », bredouilla-t-il à voix plus basse avant de finalement comprendre que Goldie devait agir ainsi pour une bonne raison. Cela avait probablement rapport avec ce qu’il avait raconté à il ne savait qui pour le faire sortir. Ses épaules se détendirent un peu et il tenta de nouveau sans succès de mettre ses mains dans ses poches par réflexe.

Goldie semblait vouloir jouer la carte de la franche camaraderie, bien qu’il n’ait jamais eu cette attitude envers lui lors de leurs rencontres. Jeremiah ne put s’empêcher de jeter un regard derrière lui vers la réceptionniste, question de voir comment elle réagissait à la mise en scène. Pas très subtil, mais il n’était pas au sommet de sa forme. Il était encore plus gêné que Goldie l’ait vu de nouveau dans cet accoutrement et, cette fois, de proche. Son petit début de barbe rêche et éparse creusait encore plus ses joues pâles, ce pourquoi il gardait toujours son visage rasé le plus possible. Il avait l’air d’un vagabond de dessin animé, il ne manquait que le baluchon sur l’épaule. Il suivit le grand blond vers la porte de sortie qu’il avait ouvert pour lui. Lorsqu’il lui demanda s’il avait du naproxène, il ne sut quoi répondre. Cela faisait-il partie d’une ruse ou voulait-il vraiment savoir? « N- Oui... », décida-t-il de mentir après une hésitation certaine. Il restait loin de tout ce qui était dans le royaume des analgésiques tant qu’il n’avait pas lâché la méthadone. Peut-être était-ce sans danger, mais il ne voulait pas tenter le sort. Il obtempéra lorsque Goldie lui indiqua de se pousser sur le côté. Il ne comprenait pas trop ce qu’avait impliqué son plan, mais il lui faisait confiance. C’est alors que ce dernier lui déversa un torrent d’information à propos de la présente situation. Ils allaient rappeler… Okay. Mais pour cela, il faudrait qu’il ait accès à son mystérieux téléphone disparu. Appeler Goldie ce soir ? Encore une fois, sans téléphone, ce serait difficile. Le chasseur resta néanmoins silencieux, ne faisant pas part de ce contretemps à son interlocuteur qui continuait de parler. Il tenta de faire une liste mentale de qui il devait appeler quand et où il devait aller et quand, plissant les yeux dans un effort visible de concentration. Goldie après 7h. Avocat si la police appelle. Goldie, pas ce soir. Goldie lui demanda alors comment il allait. Il cligna des yeux, déstabilisé par cette question après tout ce qui venait d’être dit. « Je t’en dois une », rétorqua-t-il sans vraiment répondre à sa question, parce que la réalisation qu’il devait sa sortie uniquement à Goldie venait de le frapper.

Il continua de regarder Goldie de son air ahuri alors qu’il avouait qu’il était content de le voir en plus ou moins un seul morceau. Une pensée traversa son esprit, à ce moment précis, il aurait bien voulu l’embrasser. Pas que ça ne l’aurait pas dérangé, il l’aurait voulu. Il avança un pied vers l’autre, qui recula aussitôt. Il s’arrêta. Ce n’était pas le moment. Son état de fatigue avancé le rendait vraisemblablement vulnérable, mais l’idée que Goldie soit allé jusque là pour le sortir du pétrin lui faisait l’effet d’un bouillotte chaude sur le ventre. Le concerné leva alors le doigt avant d’ajouter quelque chose par rapport à la bourde qu’il avait fait toute à l’heure dans la salle d’interrogation. Jeremiah écarquilla les yeux. Comment avait-il entendu ça ? Au moins, le médecin légiste le prenait tout aussi à la blague, ce qui le rassura aussitôt. Il n’arrivait pas à croire qu’il avait dit ça. Il grimaça, embarrassé pour une toute autre raison que celle qu’imaginait probablement Goldie. « Je trouvais ça marrant », présenta-t-il comme seule excuse et explication en haussant un peu les épaules, se rappelant soudainement la douleur lancinante dans son cou. Un peu plus détendu par le ton moins formel du médecin, il hocha la tête pour indiquer qu’il l'appellerait d’une façon ou d’une autre. Ne voulant pas le retenir trop longtemps, Jeremiah se dirigea vers la porte de la sortie, finalement. Il devrait le remercier, mais il ne savait jamais trop comment formuler des sentiments comme la gratitude. Il se sentait déjà un peu trop mauviette tout à coup. Il s’arrêta dans le cadre de porte, se retournant légèrement pour lui dire en guise de remerciement: « Je te revaudrai ça. Si t’as… Un vampire à faire tuer ou je sais pas. » Il pensait bien que Goldie trouverait cela rigolo, vu leur conversation. Cette blague lui laissa un goût amer en bouche, mais il s’était assez senti vulnérable pour une bon bout de temps et il voulait lui montrer qu’il allait assez bien pour faire de l’humour. Il se retourna vers l’avant, mettant enfin le pied à l’extérieur, très désireux d’en remettre un chez lui.
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