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» Jeremiah Drysdale «
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| Sujet: hollow talk [ft. jacob] Ven 13 Mai - 19:34 | |
| Chaque respiration lui donnait un goût plus prononcé et métallique au fond de sa gorge. Le quartier était encore bruyant à cette heure, mais il semblait que le jeune hunter n’entendait que sa propre respiration haletante. Arrête de fumer, arrête de fumer, lui avait répété Fergus. Un sage conseil, que Jeremiah n’avait malheureusement pas suivi, au grand dam de sa capacité pulmonaire. On aurait qu’il courait depuis des heures à travers les ruelles tortueuses de Soho. Ce n’était pourtant pas une conduite qui lui était étrangère, il ne comptait plus les fois qu’il s’était ainsi sauvé de la police pour diverses raisons. Mais ce soir-là, il ne se sauvait pas, il n’était pas une proie, au contraire, il était le chasseur. Un chasseur avec un manque de cardio évident, mais tout de même. La seule raison qui expliquait pourquoi sa proie surnaturelle ne lui avait pas échappé était le couteau de chasse profondément enfoncé dans un de ses mollets. Le jeune homme avait été un peu triste devant la réalisation qu’il venait de perdre ce joujou qu’il s’était à peine procuré il y avait de cela deux jours, mais maintenant, il remerciait le ciel pour cette entrave qui faisait descendre la vampiresse à son niveau.
Il était retombé sur cette goule une nouvelle fois, elle semblait avoir guéri assez vite de sa blessure au genou, marchant à l’aide d’une canne. Jeremiah attribuait ce miracle à la consommation régulière de sang vampiresque, mais sa guérison miracle n’avait certainement pas effacé de sa mémoire le souvenir d’une barre de fer fracassant sa rotule. Elle avait donc été bavarde, et par bavarde, elle signifiait balancer les menus fretins au chasseur avec un problème de gestion de la colère. Jeremiah avait donc eu une adresse, et pour une fois, une adresse d’un endroit respectable, une galerie d’art, et non un bar mal famé jouant de la musique débile à fond la caisse. C’était là qu’il l’avait trouvée, sa proie de la soirée, une certaine Oxana Glushenko, propriétaire de la galerie tendance, un vrai fleuron de gentrification de Soho. L’échauffourée dans bureau avait été assez courte, ce après quoi la suspecte s’était littéralement enfuie par la fenêtre, laissant à peine le temps à Jeremiah de la poignarder sauvagement dans le mollet gauche.
S’en était suivi cette interminable course poursuite à travers les ruelles. Vraiment, on l’avait appâté avec un tout petit poisson. Un vampire qui avait des connections, des alliés, dans la ville n’aurait pas couru si longtemps, il se serait éventuellement caché quelque part. Mais Oxana continuait de courir, ne se retournant même pas pour faire face à cet humain qu’elle aurait peut-être même pu écrabouiller grâce à sa condition surhumaine. Petite vampire mécène des arts sans défense ou pas, elle était une abomination contre nature, une abomination que Jeremiah n’avait pas l’intention de laisser vivre très longtemps. Comme un signe de la divine providence du côté du jeune homme, la vampire apeurée trébucha, ne s’affaissant pas, mais laissant le temps à Jeremiah de la rattraper. Il l’empoigna assez solidement par le collet alors qu’elle le suppliait : « Qu’est-ce que je vous ai fait ? C’est de l’argent que vous voulez, prenez-le ! » Jeremiah ne répondit pas, le trainant contre son gré plus au fond de la ruelle, pour éviter les regards indiscrets de la rue. Il devait agir vite, avant que ses cris n’alertent quelqu’un. |
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| Sujet: Re: hollow talk [ft. jacob] Sam 14 Mai - 14:49 | |
| Avec sa multiculturalité, ses bars, ses boutiques variant de louche à glauque et les bas prix des magasins, Soho est probablement le quartier de Londres dans lequel Jacob passe le plus de temps. Il faut dire, toutefois, que 60% de son temps passé là est au Chinatown ; c’est bien le meilleur endroit pour avoir un grand repas rapide à très petit prix. De plus, en tant que fouineur professionnel, il s’amuse beaucoup de son pouvoir Illuminate pour observer les créatures présentes dans le coin et bon dieu qu’il y en a! Il a passé plusieurs jours dans le quartier à simplement observer les créatures qui passe, prenant en note dans son fidèle calepin toutes les caractéristiques de celles-ci – leur physique, leur vêtements, l’humeur qu’elles semblent avoir – ainsi que l’endroit et l’heure exacte où il les a aperçus, en plus de la date. Il a toujours fonctionné de cette manière : ainsi, après plusieurs jours d’observation, il voit lesquels reviennent régulièrement et peux commencer à s’y intéresser de plus près car il sait qu’il ne les perdra pas de vue de sitôt.
Ensuite, il s’agit de jouer de ses talents de chasseur : les suivre, discrètement, écouter leurs conversations, regarder leurs cartes lorsqu’elles payent leurs achats, découvrir leur nom, leur adresse et leur occupation, découvrir si leurs amis ou connaissances sont des créatures également, dresser un profil, etc., etc., etc. Il se considérerait comme glauque s’il avait assez de jugement moral, mais en tant que fan #1 du surnaturel, il ne voit rien de mal à son attitude. De plus, parfois, les profils qu’il dresse lui permettent d’écrire un article intéressant pour son magazine.
Cette nuit-là, pourtant, il n’était pas en train de suivre l’un de ses petits amis paranormaux : il venait simplement de manger des nouilles sautées dans une petite bicoque coincée entre une pharmacie d’herbes naturelles et l’un de ces centres de massages que seul les hommes espérant un « happy ending » doivent fréquenter. Il marchait distraitement dans les ruelles lui donnant un raccourcit vers son quartier en sortant son biscuit de fortune de son emballage lorsqu’il entendit des gens courir. Il n’y prêta pas vraiment attention – après tout, il se passe toute sorte de chose aussi tard le soir – mais lorsqu’il capta quelques brides d’une supplique apeurée, il ne put contrôler sa curiosité.
Glissant le biscuit encore intact dans la poche de son manteau, il se pressa dans la direction de la voix. Cela ne pris que quelques secondes pour qu’il ne tombe sur la source de celle-ci : l’étrange duo était à quelques pas dans la ruelle adjacente. En quelques secondes, il prend conscience de la situation. Il faut dire qu’elle n’est pas trop difficile à lire : un homme à l’air menaçant qui traine par le collet une femme dont la jambe sanguinolente est percée d’une lame. De plus, il reconnaissait cette dernière : c’est madame Glushenko, la vampire proprio de la galerie avec la sculpture bizarre à l’entrée – elle achète souvent du thé dans la petite boutique du main street au Chinatown. 1 + 1 = 2 et Jake n’a pas besoin d’un dessin pour savoir qu’elle est aux prises avec un de ses collègues chasseurs.
Sans prendre plus de temps pour analyser la situation, il s’élance vers eux, les semelles de ses grandes bottes claquant contre le sol. Il se penche rapidement pour attraper le manche de l’arme fichée dans la jambe de la femme, la sortant d’un mouvement net et rapide. Il fait tourner l’arme dans sa main en un éclair pour garder la lame le long de son avant-bras avant de frapper le poignet du chasseur du plat de la base du manche, cherchant à le prendre par surprise pour qu'il lâche le collet du mécène.
Se positionnant de son mieux entre les deux protagonistes, il lève les bras en l’air, l’arme toujours contre son avant-bras, en signe de paix et parle rapidement.
« Oh, hey! Je ne sais pas ce qui s’est passé entre vous, mais Glushenko n’a rien fait de mal! Alors, uuuh… discutons calmement, okay? »
Il offre son sourire le plus convaincant, essayant de saisir la personnalité du chasseur le plus rapidement possible.
Dernière édition par Jacob S. Reid le Mer 1 Juin - 16:28, édité 1 fois |
| | | » Jeremiah Drysdale «
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| Sujet: Re: hollow talk [ft. jacob] Ven 20 Mai - 9:59 | |
| Jeremiah s’attendait à ce que tout se passe bien, une mise à mort rapide et pas trop malpropre dans une ruelle et le tour serait joué. Mais, comme toujours, il avait sous-estimé l’activité des rues londoniennes. Rien ne pouvait se passer ici sans qu’un intéressé s’en mêle. Il avait eu à peine le temps d’entendre des pas empressés en sa direction qu’un coup porté à son poignet lui fit lâcher sa proie par simple surprise. Il se retourna, éberlué, pour voir un inconnu. Avec une tronche pareille, il se serait souvenu d’avoir croisé l’homme. Mais ce n’était pas ça le plus important. Il avait son couteau en main et Jeremiah avait lâché Gluchenko. Il fit un pas pour la rattrapper, mais l’inconnu s’interposa entre eux. D’un coup de l’avant-bras, il le poussa hors de son chemin pour partir à la poursuite de sa proie qui, évidemment en profitait pour prendre ses jambes à son cou. Mais il était trop tard, Gluchenko avait eu le temps de s’engouffrer sur une rue passante et le jeune hunter savait qu’il avait beau courir, il ne la retrouverait pas, sa proie lui avait échappé.
Il arrêta de courir aussi rapidement qu’il avait commencé, fixant un instant l’embouchure de la rue où elle avait disparu, le temps de laisser la réalisation bien prendre place dans son esprit. Il était si près et elle lui avait échappé. Elle lui avait échappé à cause de ce borgne sorti de nulle part. Lentement, il se retourna, les yeux brillants de rage, vers celui qui avait tout fait foirer. Non seulement, le jeune homme n’avait que peu de considération envers ceux qui se mettaient aux travers de son chemin, mais le rouquin était probablement un allié. Rapidement, d’un pas rapide, il franchit à nouveau la distance le séparant du fauteur de trouble. Il le plaqua brusquement sur le mur le plus proche, son avant-bras plaqué sur sa gorge. Son autre main alla automatiquement agripper le manche de son couteau, tirant violemment dessus, pour le jeter au sol un peu plus loin. « Toi tu vas regretter d’avoir fait ça », menaça-t-il. Le jeune homme farfouilla dans sa poche d’une main, gardant la pression sur le gorge de l’autre assez forte de son autre bras. Il en sortit un briquet qu’il alluma devant le visage de l’autre. La flamme resta droite, rien ne semblait indiquer qu’il s’agissait également d’une créature surnaturelle. Alors pourquoi s’était-il mis dans son chemin ? L’incompréhension se dessina pendant un instant sur le visage pâle du jeune homme, avant de faire place de nouveau à la colère alors que, jurant à pleine bouche, il remettait le briquet dans sa poche.
Augmentant brutalement la pression de son avant-bras, il menaça l’inconnu : « T’as deux secondes pour t’expliquer avant que je t’explose la trachée, compris ? » Les hypothèses se bousculaient dans sa tête. Jusqu’à preuve du contraire, ce quidam était humain. Une goule peut-être ? Ces humains qui servaient les vampires ? Ou un bon samaritain idiot qui pensait qu’il libérait une femme innocente ? Qu’est-ce que le rouquin savait ? Il n’avait jamais tué d’humains, enfin il n’avait jamais eu l’impression d’en tuer. Il n’avait rien à faire des dommages collatéraux, l’idée d’avoir blessé des humains innocents ne l’empêchait pas de dormir la nuit. Et celui-là n’était pas innocent, il avait entravé sa chasse et pour cela, Jeremiah n’avait aucunement l’intention d’être tendre. |
| | | » Invité «
| Sujet: Re: hollow talk [ft. jacob] Mar 24 Mai - 18:45 | |
| Visiblement, cet homme n’avait pas l’habitude d’être dérangé en travaillant. C’est ce que se disait Jake après que son dos ait frappé le mur de brique et que le bras dudit homme lui ait momentanément coupé le souffle lorsqu’il l’a appuyé contre sa gorge. Il peut comprendre : il n’aime pas vraiment lorsqu’une de ses expéditions dans un bâtiment visiblement hanté est interrompu par un gardien de sécurité lui hurlant par la tête qu’il va « appeler la police » parce que ce qu’il fait est « illégale ». Il est tout de même surpris qu’autant de chasseurs aient si mauvais caractère ; ne serait-il pas plus simple de pouvoir discuter ? Au moins, maintenant que Glushenko est partie, ils ont le champ libre pour le faire.
Lorsque l’autre allumant un briquet à quelques centimètres de son visage, toutefois, le rouquin se mit à transpirer. « WOAH! », il aurait probablement dit si sa bouche ne s’était pas asséchée à l’idée de se faire brûler le visage. Il n’est pas vraiment fan de la douleur et son orbite vide encadré de cicatrice le complexe déjà assez : il n’a guère besoin d’en rajouter. Ne remarquant guère la perplexité de l’inconnu, Jacob soupirais déjà de soulagement lorsqu’il remit le briquet dans sa poche, mais ce souffle se transforma bien vite en hoquet étranglé lorsque la pression se fit plus forte contre sa gorge.
« T’as deux secondes pour t’expliquer avant que je t’explose la trachée, compris ? »
Le rouquin n’allait pas se faire prier. Prenant une grande inspiration, il se lance aussitôt, parlant certainement plus vite qu’il n’ait jamais parler dans sa vie.
« J’ai pas l’intention de créer des problèmes, je faisais juste rentrer chez moi, mais quelqu’un semblait avoir besoin d’aide et puis j’ai vu que c’était Glushenko et bah j’ai compris que-uuuh, merde, tu – VOUS! Pardon, vous – lui vouliez pas vraiment du bien – avec un couteau dans la jambe comme ça – mais madame Glushenko est pas une mauvaise créature vous savez, elle est même assez sympa, haha, sa galerie participe à des charités et tout et je ne l’ai jamais vu tuer qui que ce soit, contrairement à certains de ses copains, alors tu vois – MERDE – vous voyez, il fallait que j’intervienne parce que, voilà, elle ne mérite pas ça et, putain, je ne pensais pas que vous vous mettriez dans une rogne pareille, s’il-vous-plait m’éclater pas la trachée j’en ai besoin pour respirer. »
Il reprend son souffle, observant l’expression de l’autre. Son œil visible est grand ouvert, lui donnant un air paniqué de gamin : il fait dire qu’il ressemble vraiment à un adolescent dégingandé. Il déglutit avec difficulté, lève une main pour taper doucement sur le bras de l’autre, l’air de lui dire de le lâcher. Il parle doucement, cette fois.
«Je- uuuh… je m’appelle Jake. On est dans le même camp. Enfin, un chasseur. Je suis un chasseur.»
Il se mord l’intérieur de la joue, attendant toujours que l’autre le lâche. Il ne doute pas vraiment qu’il le fasse : après tout, il vient d’éclairer la situation, n’est-ce pas? Ils sont tous les deux des chasseurs et ils pourront discuter comme des grands – à une distance raisonnable l’un de l’autre, possiblement.
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| | | » Jeremiah Drysdale «
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| Sujet: Re: hollow talk [ft. jacob] Lun 30 Mai - 12:50 | |
| Il avait demandé des explications, mais pas autant. Le rouquin prisonnier, visiblement nerveux, s’était lancé dans toute une diarrhée verbale paniquée ou il semblait plus s’occuper des politesses que de garder des informations qu’il n’aurait peut-être pas du transmettre à Jeremiah dans le moment. Pendant un moment, le jeune homme aux cheveux noirs paru décontenancé par ce que l’autre disait, jusqu’à ce qu’il mentionne le nom de sa proie et quelque chose sur le fait qu’elle n’était pas une si mauvaise créature. Cela indiquait deux choses, que le rouquin connaissait en effet la vampire, mais qu’en plus, il était au courant de l’existence des créatures surnaturelles, et que Gluchenko en faisait partie. Le chasseur fronça de nouveau les sourcils, ses airs courroucés se teintant de suspicion par-dessus le marché. L’autre tenta alors de le faire lâcher prise, tentant de se rendre sympathique sûrement.
Mais le borgne, dont le nom importait peu à Jeremiah, affirma être aussi un chasseur. L’écossais sembla tout à coup être pris de l’incompréhension la plus totale, faisant un pas en arrière, presque dégoûté, ce qui laissa plus d’espace à sa victime. Il pensait que le rouquin était une goule, un allié des vampires, un enthousiaste de monstres, quelque chose. Mais il osait se dire chasseur, se dire de son côté. Jeremiah fut presque pris de nausée. Son expression redevint aussi soudainement que totalement froide alors que, sans avertissement, il assena une bonne gifle du dos de sa main sur le visage de l’autre, enchaînant d’un ton presque offusqué : « Quelqu’un qui est dans le camp des sangsues est pas dans mon camp. » Mais pour qui il se prenait, à se dire chasseur? C’était une insulte à n’importe qui ayant pratiqué cet art. C’était d’autant plus une insulte pour Jeremiah. Comment cet imbécile pouvait lui faire perdre sa proie et ensuite déblatérer sur le fait qu’ils étaient du même côté. Le jeune homme pâle agrippa soudainement l’autre par le col, le faisant de nouveau percuter le mur derrière lui. « Un chasseur, et puis quoi encore? Un putain de traite à ton espèce, voilà ce que t’es », siffla-t-il de manière menaçante, rapprochant son visage de celui de l’autre.
Il n’arrivait pas à comprendre comment une telle parodie ait pu voir le jour. Un chasseur chassait, il ne se faisait pas ami ami avec ses proies. Clairement, c’était ce que ce Jake faisait… Alors que l’envie de briser le crâne de sa victime se faisait de plus en plus forte, une idée traversa son esprit. Alors ce gars se faisait ami ami avec les créatures ? Tant qu’à avoir perdu sa proie, il n’allait pas rentrer bredouille. Il aurait de l’information, une gracieuseté de cette farce de chasseur. « Heureusement pour toi, tu peux te racheter. Dis-moi tout ce que tu sais sur tes petits copains et peut-être que je vais être assez de bonne humeur pour te casser une jambe au lieu de deux. », ordonna-t-il, la lueur dans ses yeux indiquant qu’il ne s’agissait probablement pas de menaces en l’air. Déjà qu’il n’avait pas de problème avec le fait de blesser des innocents, celui-là était bien moins qu’innocent. Comment un chasseur, sachant ce que ces créatures contre-nature faisaient, toutes les nuits, puisse ainsi les prendre en affection ? C’était révoltant, encore pire venant de quelqu’un qui osait se dire de son camp. |
| | | » Invité «
| Sujet: Re: hollow talk [ft. jacob] Mer 1 Juin - 16:26 | |
| Le plus jeune aurait certainement soupirer de soulagement lorsqu’il fût libéré de la poigne de l’autre si l’expression de ce dernier n’avait pas été aussi dégoutée : il faut admettre que ça ne présage rien de bon. Et comme pour confirmer cette idée, il se prend une gifle surprise qui le fige un moment, ses boucles d’oreille balançant sous l’impact. Est-ce la première fois que Jacob se fait gifler? Non. Mais il ne peut retenir un juron et empêcher son œil de devenir humide.
« Quelqu’un qui est dans le camp des sangsues est pas dans mon camp. »
Oh merde. Jake sent la vendetta maintenant. C’est probablement un de ces hunters qui ont eu une mauvaise rencontre avec des créatures et en garde rancune, avec en bonus l’ambition personnelle de les éliminer dès qu’ils en voient. Jake ne s’entends pas très bien avec ces gens-là. Il se frotte la joue en cherchant quoi dire, voulant éliminer le picotement douloureux ayant suivi la gifle, et il se laisse encore une fois prendre par surprise en se faisant plaquer au mur de nouveau : à croire qu’il est une œuvre d’art qu’on arrive pas à bien positionner. Décidément, il doit arrêter de baisser sa garde en présence de chasseurs.
« Un chasseur, et puis quoi encore? Un putain de traite à ton espèce, voilà ce que t’es »
Oh. O h. Oh no. Le rouquin lève les mains en signe de paix et tente de sourire malgré sa joue marqué de rouge, maintenant.
« Okay, je sens une certaine tension entre nous. On a visiblement des points de vue différents, mais ça ne veut pas dire que tu dois me démonter la gueule pour autant… »
Il essaye toujours, mais cela semble perdu d’avance : ce qu’il dit entre visiblement par une oreille et ressort par l’autre. Jake se fait souvent dire qu’il est un chasseur idiot, ce à quoi il réplique qu’il préfère être stupide que d’être un tueur, mais ça n’impressionne que lui-même (il se trouve très cool lorsqu’il le dit). D’un ton qui ne présage rien de bon, l’autre réplique.
« Heureusement pour toi, tu peux te racheter. Dis-moi tout ce que tu sais sur tes petits copains et peut-être que je vais être assez de bonne humeur pour te casser une jambe au lieu de deux.»
Était-ce la première fois qu’on menaçais Jake? Non. Était-ce la première fois que Jake était menacé par ce qui semblait être un sociopathe? Oui. Il n’est plus vraiment impressionné par des créatures sanguinaires qui veulent l’étriper par instinct de survie, mais de se faire menacer par un humain avec cet air sur le visage vient lui créer des chatouillis au creux de l’estomac. Il inspire longuement, se passe la langue sur les lèvres braquant son œil vert dans celui de l’autre chasseur et parle d’un ton égal.
« Non. Je ne vais pas les mettre en danger parce qu’un chasseur qui fait du zèle m’a frotté au mur une fois ou deux, désolé. »
Il a un petit sourire en coin.
« De toute façon, elles ne font de mal à personne, vous n’avez pas à vous en soucier. »
Oui, bon, il se dit que de continuer à vouvoyer ne peut pas lui faire de mal. |
| | | » Jeremiah Drysdale «
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| Sujet: Re: hollow talk [ft. jacob] Jeu 14 Juil - 12:02 | |
| Le gouffre qui séparait les deux chasseurs était bien plus grand que la simple idée de points de vue différents. Il ne s’agissait pas de points de vue, mais de vision complètes de la vie diamétralement opposées aux yeux de Jeremiah. C’était à cause d’ordure comme celui qu’il avait entre les mains que ces créatures pouvaient continuer à arpenter les rues et à faire comme bon leur semblait. Celui-là savait qu’ils existaient, et faisait pire que ne rien faire, il était de leur côté. Et en plus de ses loyautés contre nature, le rouquin ne semblait pas avoir un instinct de survie bien impressionnant. Qu’est-ce que ces créatures avaient bien pu faire pour lui pour qu’il veuille les défendre, même en étant ainsi menacé ? Appréciait-il autant ces créatures, au profit de la race humaine, la race dont il faisait partie ? Ce genre de traîtrise le rendait malade. Cet énergumène, clairement ignorant de la situation dans laquelle il s’était vautré avait le culot de refuser de coopérer, mais il se pensait en mesure de lui faire des petits sourires, comme si ça allait le sauver. Jeremiah bouillait de rage. Si ce n’était pas de l’information qu’il recherchait, il aurait songé à lui asséner tout de suite une bonne correction. Mais il avait besoin de ce type. Il avait besoin qu’il parle, et bientôt.
Et voilà qu’il défendait l’honneur de ces créatures, affirmant qu’elles n’avaient rien fait de mal. Était-il omniscient ? Comment pouvait-il en être sûr ? La seule existence de ces créatures était un crime contre l’humanité. Elles étaient des menaces potentielles, des bombes à retardement. Combien de gens allaient mourir si on les laissait faire ce qu’elles voulaient sous prétexte qu’elles n’avaient rien fait de mal. C’en était trop. Jeremiah était enragé. Il allait faire parler cet idiot et lui donner une bonne leçon. Le tenant toujours par le collet, il le jeta violemment sur le sol, appuyant un genou dans son plexus alors que l’autre venait écraser un de ses bras de tout son poids. Sans plus de cérémonie il assena une bonne baffe à sa victime, question de le décourager d’avoir l’idée stupide d’essayer de se débattre. « Tu me dégoûtes. », annonça-t-il d’une voix on ne pouvait plus empreinte de dédain. Le jeune homme n’avait jamais eu à recouvrir à de telles tactiques en Écosse, mais il semblait que la ville de Londres venait chercher ce qu’il y avait de plus sombre en lui. La chasse était différente ici, des sacrifices devaient être faits. Sans plus tarder, il alla se saisir de la main dont le bras était immobilisé par son genou gauche. Ce qu’il allait faire par la suite était clair. Il sélectionnant l’index de sa main libre, il ordonna : « Je veux des noms, tout de suite. » Il n’avait pas peur de briser des doigts, c’était encore bien en-dessous de ce qu’il avait fait à la pauvre goule qui avait eu le malheur de croiser son chemin plus tôt. |
| | | » Invité «
| Sujet: Re: hollow talk [ft. jacob] Ven 22 Juil - 18:57 | |
| Dans le petit monde parfait et idéal de Jake, l’autre chasseur aurait acquiescé à grands hochements de tête suite à ses braves déclarations et ils seraient déjà dans un bar à s’enfiler quelques coups en discutant joyeusement. Mais ce monde est loin d’être parfait (ou encore idéal) et il aurait menti s’il avait dit qu’il pensait qu’il y aurait un dénouement positif à la situation actuelle. Malgré tout, il n’aurait jamais cru se retrouver au sol de cette façon.
Il y a été jeter si violemment que l’arrière de sa tête à frotter contre le sol, déplaçant la cordelette tenant son cache-œil en place et dévoilant légèrement sa paupière affaissée. Le genou au corps rend sa respiration difficile alors que celui sur son bras le fait grimacer de douleur. Il tente aussitôt de repousser l’autre de sa main libre, mais cette dernière n’a même pas effleuré la jambe de celui-ci qu'il lui assène un nouveau coup au visage. Un goût métallique se propage rapidement dans sa bouche et il se demande brièvement s’il s’est mordu la langue sous l’impact.
« Tu me dégoûtes. »
Ces quelques mots sont plus efficaces que quelques baffes pour l’immobiliser. Il déglutit avec difficulté en levant son œil couleur chartreuse sur le jeune homme. Des chasseurs impitoyables, il en a rencontré des tas, à commencer par Joseph, son propre mentor. Toujours à lui dire qu’il est naïf, qu’il devrait sortir de son petit monde rose et faire face à la réalité des choses, que les créatures sont une menace, qu’un animal sauvage reste un animal dangereux même domestiqué…
Mais Jake est têtue et il refuse de fermer les yeux – enfin, l’œil – lorsqu’un chasseur fait du mal à une créature majoritairement pacifique. Elles essaient simplement de vivre leur vie, comme eux, et il ne peut dire que leurs méthodes sont immorales – aussi non il serait lui-même végétarien. Bien sûr, certaines sont homicidaires simplement pour le plaisir de l'être et il s'en tient généralement loin. Mais, jusqu’à maintenant, jamais il n’eut à trahir une créature dont le nom est inscrit dans son petit carnet.
Le cœur du rouquin ratta un battement lorsqu’il sentit les mains du chasseur se saisir de la sienne. Complètement dans son angle mort, il ne pouvait que fixer le visage de l’homme en noir alors que ce dernier prit son index.
« Qu’est-ce que tu fais? »
Sa voix est basse, dû à son souffle court. Les vouvoiement sont terminés. Il sait où cela s’en va, mais son cerveau semble refuser l’idée, créant un bug dans son être tout entier.
« Je veux des noms, tout de suite. »
Un moment de silence et d’immobilité, alors que la demande pénètre l’esprit embrouillé du plus jeune. Après de longues secondes, Jake se met à secouer la tête lentement, très lentement, son œil vert ancré dans ceux de l’autre.
S’il secouait la tête pour refuser la demande ou si c’était plutôt pour dire non à ce que l’autre se préparait à faire, le garçon n’en était pas vraiment certain. |
| | | » Jeremiah Drysdale «
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| Sujet: Re: hollow talk [ft. jacob] Dim 21 Aoû - 10:57 | |
| Ce n’était pas quelque chose que Jeremiah avait déjà fait auparavant, mais la chose lui vint très naturellement. Après la goule, de s’en prendre à ce chasseur indigne allait de soi. Il ne savait pas qu’il avait ça en lui, mais Londres semblait repousser sans cesse ses limites, dieu savait où il s’arrêterait pour mener ses plans à exécution. Il n’y eut aucune hésitation dans son esprit alors qu’il voyait le rouquin au sol secouer la tête. Un craquement sec se fit entendre. Sans ménagement, il venait de casser l’index du hunter. Il sentit un picotement dans ses oreilles et sa mâchoire alors qu’il regardait fixement le doigt pitoyablement plié dans un angle douloureux et normalement impossible. Les yeux plus écarquillés, il reporta son attention à sa victime. « Des noms, Jake. », répéta-t-il en appuyant bien sur le nom du hunter. Il s’était déjà cassé un doigt en frappant dans un mur, il savait que cela ne pouvait pas faire du bien. Et il se doutait que ce Jacob était loin d’être un dur à cuire. Ce n’était à n’y rien comprendre, comment un tel flanc mou devenait-il un chasseur ? N’y avait-il pas une espèce de filtrage, de sélection qui se faisait ? N’importe qui pouvait se lever un matin, décider de faire n’importe quoi et ensuite proclamer qu’ils étaient dans le même camp ? Non, ça ne marchait pas ainsi. Il rendait un service à l’humanité, un service invisible pour lequel il n’y aurait probablement aucune réponse à part une mort violente. Il n’avait pas besoin de ce genre d’imbécile qui venait lui mettre des bâtons dans les roues. Sa patience s’amenuisait de plus en plus vite. Il n’attendit même pas une réponse avant d’aller, sans avertissement, casser le majeur de la même main. La colère qui avait auparavant semblé sourde et froide dans sa voix monta d’un cran. « Je vais casser chacun de tes putains de doigts s’il le faut. » Ce n’était pourtant pas compliqué. Jeremiah savait qu’il faisait la bonne chose. S’il était du côté du bien comment se faisait-il que tant d’obstacles se dressent devant lui? C’était incompréhensible, inacceptable. Et il avait toute la nuit, il ne partirait pas avant d’avoir fait parler cette loque humaine. Ce n’était même plus nécessairement d’avoir ces noms, mais de faire ravaler cette attitude au rouquin. Se pensait-il supérieur avec ses petits airs de hippie ? Comme si le pacifisme avait déjà donné quelque chose, Jeremiah allait lui montrer qu’il se trompait. Et il lui montrerait à la dure. sorryy c'est court |
| | | » Invité «
| Sujet: Re: hollow talk [ft. jacob] Mar 23 Aoû - 14:56 | |
| L’écho du craquement sec que produisit son doigt en se brisant sembla résonné pendant une éternité aux oreilles de Jake, bien que ce ne fût qu’un fragment de secondes. Pendant ce court instant, il sentit une vague brûlante naître au fond de son estomac et monter comme une tempête à ses lèvres : il ne put retenir son hurlement de douleur, son corps entier s’arquant dans une tentative de défense. Son œil vert s’emplit de larmes alors que la cavité vide de son œil droit picote dû à l’eau salée s’y glissant rapidement. Son cœur se frappe à ses côtes à chaque battement et il peut sentir l’adrénaline courir dans ses veines.
« Des noms, Jake. »
Le rouquin l’entend à peine tant le bourdonnement dans ses oreilles est fort, le voit à peine au travers de l’eau recouvrant son œil. Il a de la difficulté à respirer, encore surpris de la violence et de la douleur soudaine. Il essaie de mettre ses idées au clair, de réfléchir à sa position : il n’a aucune échappatoire. Il est immobilisé, dominé, blessé et il ne peut utiliser aucun de ses pouvoirs efficacement pour se tirer de la situation.
Pour être bien franc envers lui-même, il est terrorisé. Il n’aurait jamais cru faire face à la torture dans sa vie : bien sûr, comme tous fanatiques du surnaturel il a déjà imaginé le gouvernement – ou les hommes en noirs, même – débarquer soudainement pour le menacer d’arrêter d’écrire ses articles, mais ses délusions c’était toujours arrêtés là, aux menaces. Et ce ne sont pas les quelques blessures qu’il s’est fait en côtoyant des créatures qui l’ont préparé à une douleur pareille : c’est presque aussi insupportable que lorsqu’il a perdu son œil.
Il n’a pas le temps d’y réfléchir plus en profondeur ; il n’a même pas le temps de reprendre son souffle et déjà il sent un autre doigt céder brusquement à la pression effectuer par le chasseur aux vêtements sombres. Cette fois, il hoquette plus qu’il ne hurle, sa main libre grattant le sol.
« Stop-»
« Je vais casser chacun de tes putains de doigts s’il le faut. »
Jacob serre les dents et réprime un sanglot. Il ose à peine imaginer l’état de sa main, qu’il ne peut voir dû à son angle mort. Il a mal. Que doit-il faire? Il veux que ça s’arrête. Merde! Ce type est cinglé, ce chasseur est fou furieux- merde. Il se mord la lèvre cherchant une solution le plus vite possible, mais plus les secondes passent et plus il craint de sentir, pour une troisième fois, un craquement dégueulasse, une douleur atroce, un –
« B-Barnaby Brooks. »
Il a les dents serrées en parlant. Il a envie de vomir.
« Barnaby, un vampir-vampire de White Chapel. »
Parler est difficile, non seulement à cause de son souffle haché, toujours écrasé par le genou de l’autre homme, mais aussi par sa propre honte de cédé. Il n’a pas eu la rapidité d’esprit pour inventer un nom : le vampire londonien le plus dangereux de son répertoire lui est venu à l’esprit, tout simplement. Mais l’autre à demander des noms. Va-t-il lui faire encore mal s’il n’en dit pas plus? Il serre sa main intacte en un poing, enfonçant ses ongles dans sa paume.
« Ha-… Haneesha Patel… from Fitzrovia... » |
| | | » Jeremiah Drysdale «
Messages : 131
| Sujet: Re: hollow talk [ft. jacob] Mar 27 Sep - 19:55 | |
| Jeremiah ne s’était jamais fait casser un doigt ainsi. En fait, il s’était souvent cassé des doigts lui-même en frappant quelque chose, un de ses majeurs ne pliait plus comme il le fallait. Cependant, même s’il n’avait jamais ressenti cette douleur, il avait comme l’impression que la réaction de Jacob était exagérée. Quel genre de petit chasseur douillet se tortillait ainsi à la moindre douleur ? Une mauviette qui ne chassait pas vraiment et qui se mettait au travers du chemin des autres. Si l’écossais avait entretenu ne serait-ce qu’une once de respect pour le borgne, il l’aurait perdu. Mais il n’en avait plus à perdre.
Bien que le rouquin ait offert un peu de résistance, celle-ci fut détruite par le doigt qui fut cassé sans avertissement. Là, les noms arrivèrent enfin, deux pour être plus précis. Jeremiah n’avait aucune idée de qui ça pouvait être, mais c’était déjà mieux que rien. De plus, le but de l’expérience avait davantage été de faire ravaler sa superbe au chasseur raté plus que de trouver des informations pertinentes. Et là justement, son point avait été prouvé. Brusquement, il lâcha la main de sa victime sur le sol rugueux de la ruelle avant de se lever, le libérant. Il n’avait pas vraiment peur de ce qu’allait faire Jacob pour répondre à cet affront. Quoiqu’il faisait, Jeremiah savait qu’il aurait probablement le dessus, cet avorton n’avait pas les tripes pour se venger.
Il le regardait de haut, visiblement content de ce qu’il avait fait même si on ne pouvait pas vraiment déceler un sourire sur son visage pâle. « Alors, c’était pas si compliqué hein? », dit-il avec sarcasme. Dans un sens, il aurait peut-être espéré un peu plus de résistance, mais non, il ne fallait pas trop s’en attendre avec des larves comme ça. Il décida d’en rajouter alors : « Maintenant, je vais trouver des petits copains et je vais aller débarrasser le monde de cette pourriture, merci pour le tuyau. » L’adrénaline pompait tellement dans ses veines, il avait l’impression qu’il aurait pu y aller maintenant et que personne n’aurait pu se mettre dans son chemin. D’ailleurs, il en avait presque oublié Glushenko. Il allait commencer par elle, elle ne devait pas être bien loin, peut-être arriverait-il à la rattraper et à finir le travail avant la levée du jour? Comme désintéressé de l’autre chasseur, il tourna les talons, prêt à repartir sur sa traque des vampires. |
| | | » Invité «
| Sujet: Re: hollow talk [ft. jacob] Dim 23 Oct - 21:47 | |
| Jamais Jacob n’a été si reconnaissant d’une bouffée d’air. Lorsque le genou de l’autre chasseur se retira enfin, alors que ce dernier se levait, il inspira brusquement, comme lorsqu’on émerge de l’eau, assoiffé et presque désespéré pour quelques goulées d’oxygènes. Son torse lui fait mal, mais il ne le remarque pas du tout : les frissons de douleur remontant de ses doigts jusqu’à sa tête sont tout ce qui le préoccupe pour l’instant.
« Alors, c’était pas si compliqué hein? »
À peine le regard levé vers celui aux cheveux noirs, aussitôt il fût rebaissé, non pas sans un certain choc pour le plus jeune. Il est terrifié. Complètement tétanisé. Bien sûr il a déjà eu mal auparavant, mais c’était des accidents, des erreurs ou de simples maladresses… C’était différent, cette fois. C’est un autre être qui lui a consciemment et méthodiquement infligé une douleur intense et punitive. De toutes les créatures qu’il a rencontrées jusqu’à ce jour, ce chasseur anonyme est certainement la plus dangereuse du lot. Et même s’il voulait jouer les braves, son corps frissonnant involontairement était la preuve qu’il était effrayé jusqu’à l’âme.
« Maintenant, je vais trouver des petits copains et je vais aller débarrasser le monde de cette pourriture, merci pour le tuyau. »
Le rouquin serre les dents, garde le regard détourné. ‘Ne réplique pas’, lui hurle son instinct. Garder le regard au loin, ne pas montrer de signe de résistance. Un vague goût amer lui monte aux lèvres : de la honte. Mais il attend, silencieux, jusqu’à ce que les pas de l’autre homme commencent à s’éloigner.
Cela lui prend un long moment avant qu’il ne bouge : malgré la ruelle devenue silencieuse, il craint un retour soudain de son tortionnaire. De plus, il ne peut cesser de penser aux noms qu’il a dévoilé. Il est une merde. Une honte. Le pire de lot. Il a vendu des êtres vivants pour éviter de la douleur. Il s’est jugé plus important qu’eux. Il a jeté leurs vies de côté pour s’aider lui-même. Il est dégouttant. Il est dégoutté.
Il jure plusieurs fois, serrant son poing intact et ravalant ses larmes avant d’oser se redresser. Son corps entier hurle, ses nerfs à vifs. Dire qu’il avait eu de la difficulté à expliquer une simple morsure à sa colocataire – une fille bourré dans un bar, qu’il avait dit, sur qui il avait renverser son verre par accident. C’était tiré par les cheveux, mais c’était mieux que rien – qu’allait-il dire, cette fois?
Plus important encore : qu’allait-il faire ? La dernière fois, il avait Glenn sur qui compter pour lui panser ses blessures, mais des doigts cassés, c’est beaucoup plus délicat. Pas question qu’il aille à l’hôpital non plus : ses assurances sont ceux de ses parents et il ne veut surtout pas qu’ils débarquent en panique à Londres parce qu’il a quelques doigts brisés.
Ça le frappe soudain : une chasseuse qu’il avait rencontré à Ipswich lui avait parler d’un médecin-hunter résidant à Londres, un homme offrant ses services médicaux à tous ceux dans la profession. Il devrait lui passer un coup de fil pour obtenir les coordonnés dudit homme : il est tard et peut-être qu’elle ne les a pas, mais ça vaux la peine d’essayer.
Glissant la main dans la poche de son manteau pour prendre son téléphone, il touche plusieurs choses rugueuses et poreuse. Fronçant les sourcils, il ferme le point dessus pour les sortir et voir de quoi il retourne. Haussant les sourcils bien haut, il lâche un soupir surpris : le biscuit de fortune qu’il allait ouvrir juste avant ce conflit. Maintenant en mille morceaux – lui-aussi a été malmené – le petit bout de papier rectangulaire en dépasse.
Épuisé et curieux, il laisse les miettes tomber entre ses doigts avant de prendre le papier pour le lire.
« You learn from your mistakes… you will learn a lot today. »
Silencieux, il considère la fine écriture rouge, puis laisse un petit ricanement lui échapper avant de remettre le papier dans sa poche. |
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| Sujet: Re: hollow talk [ft. jacob] | |
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