C'était tout simplement étrange de se faire appeler mignonne par Eliezer. Magdalena en avait entendu de toutes les couleurs- belle, sexy, magnifique. Mais le compliment d'Eliezer sonnait différemment, et elle se demanda pourquoi ça lui trottait autant dans la tête. Mais ça la fit sourire, et ses joues tournèrent au rouge. Le fait qu'il la tiraillait autant, évitant cet endroit qui demandait tant d'attention pour laisser un suçon à l'intérieur de sa cuisse tira un grognement impatient à Magdalena qui était, normalement, très patiente. Mais lorsqu'il posa enfin sa bouche contre son centre, elle ne put réprimer le soupir de désir qui glissa d'entre ses lèvres. Sous les mains pâles de l'albinos, la chair de poule apparaissait sur sa peau, son dos formant un arc alors qu'elle se laissait aller, ses hanches roulant doucement contre la bouche d'Eliezer, en demandant plus. Puis, il glissa un doigt, et puis deux. Et même si ses lèvres avait quitté son centre, elle glissaient le long de son corps, et Magdalena se surprit à frissonner de plaisir.

Elle sentait ses dents contre sa peau, mais n'en pensa rien. Après tout, il aimait mordiller tout autant qu'elle. C'était rare pour Magdalena de mettre la main sur un amant qui était aussi attentionné- Eleanor était pareille, mais en ce moment, disons qu'elle n'avait pas vraiment le temps de penser à quoi que ce soit d'autre que l'albinos qui se trouvait au-dessus d'elle. Lorsqu'il glissa le préservatif hors de sa poche, elle fut tirée de ses pensées. Elle n'y avait même pas pensé jusque là, mais fut soulagée par le fait qu'il soit aussi responsable. Du moins, Magdalena en avait toujours dans le tiroir de sa table de chevet- on ne savait jamais ce qui pouvait arriver. Un sourire aux lèvres, elle attrape le préservatif entre ses doigts, bougeant légèrement pour laisser Eliezer enlever le reste de ses vêtements. Trop préoccupée par ses doigts et ses lèvres, elle avait presque oublié qu'elle était la seule complètement nue.

Lorsqu'il était enfin nu, Magdalena échappa un bruit approbatif. Il était si pâle que dans la noirceur de sa chambre, avec seule source lumineuse le lampadaire qui illuminait doucement la pièce, il semblait presque briller. Prudemment, elle déchira l'emballage du condom, le jeta à quelque part sur le lit. Elle n'aurait qu'à le retrouver et le jeter, une fois terminé. Elle était plus préoccupée à glisser le préservatif le long de la verge d'Eliezer, levant les yeux pour le regarder avec un sourire, une fois déroulé au complet.   « Get to work, handsome. » Elle laissa échapper un petit rire, se reculant sur le lit pour s'y étendre de son long, ses jambes écartées devant lui.

Magdalena le regardait d'un œil approbateur, excitée de voir comment le tout allait se passer. Elle laissa échapper un doux gémissement lorsqu'il se frottait contre elle, ses lèvres étouffant les sons les plus bruyants. Ses bras se glissèrent autour du coup d'Eliezer alors qu'il se glissait en elle, lui tirant un nouveau gémissement qui la fit pencher la tête vers l'arrière. C'était comme si tout l'air de ses poumons lui avait été enlevé; elle était à court de souffle, satisfaite de la sensation du corps chaud d'Eliezer contre le sien. Elle ne savait pas combien de temps ça faisait depuis sa dernière fois avec un homme. En fait, ça ne faisait pas si longtemps, mais Eliezer avait tellement pris son temps avec elle pour faire monter la pression que ça en était doublement plus satisfaisant. Elle rencontra les yeux de l'albinos, sa leurs respirations la seule chose qui interrompait le silence de la chambre. Avec sa main sur sa hanche, Magdalena resserra légèrement son étreinte autour du cou d'Eliezer.

Sa cadence plus agressive la fit gémir contre ses lèvres, ses ongles glissant légèrement contre sa peau. Durant quelques secondes, elle hésita à le griffer. Mais c'était dur de résister à la tentation lorsqu'il la faisait sentir d'une telle manière. Il adorait son corps, la traitait telle une déesse. Chose qu'aucun autre homme n'avait fait. Après tout, beaucoup pensaient qu'elle était intouchable, elle qui était croyante. Mais le plaisir de la chair était son seul péché, et elle le savourait à pleine bouche. Elle se confesserait, et elle serait pardonnée. Mais rien ne l'empêcherait de recommencer encore et encore. Après tout, la vie était si courte. Ça ne servait à rien de ne pas apprécier les petites choses.

Son attention se redirigea vers Eliezer de nouveau, lui qui la tira de ses pensées par un baiser tout aussi affamé que les autres. Doucement, elle roula ses hanches contre les siennes, le poussant ainsi plus profondément en elle. La sensation la fit gémir, mais elle n'arrêta pas son mouvement, sachant que ça devait être tout aussi plaisant pour lui que pour elle. Elle connaissait son corps, mais ignorait tout d'Eliezer. Toutefois, elle se savait observatrice, et n'oublierait pas les choses qui le faisait soupirer de plaisir. Un soupir s'échappa d'entre les lèvres de Magdalena, qui glissa ses mains sur les joues d'Eliezer, ses doigts se perdant dans les mèches blanches. « Encore, » murmura-t-elle contre les lèvres de l'albinos. « N'arrête surtout pas.»

Elle se sentait presque vibrer au rythme de ses coups de hanches. Déjà, elle commençait à sentir cette sensation familière monter en elle, comme une vague d’eau brûlante qui la submergeait. Magdalena n’avait pas de mot pour décrire à quel point le plaisir se faisait sentir. Et lorsqu’elle regardait Eliezer dans les yeux, lui qui avait un grand sourire aux lèvres, elle ne pouvait pas s’empêcher de sourire, elle aussi. Il avait, comme Eleanor, ce genre de sourire contagieux. Et lorsqu’il parla, elle échappa un petit rire. « Je n’en doute pas,  » dit-elle à mi-voix. « Tu es déjà sur la bonne voie.  » Elle s’étira le cou légèrement, juste assez pour que ses lèvres rencontrent de nouveau celle de l’albinos. Plus il bougeait, plus elle se sentait perdre le contrôle. Son cœur battait la chamade, ses battements retentissant dans sa tête. Ça tournait un peu, et lorsqu'elle regardait Eliezer, elle avait l'impression d'être aussi légère qu'une plume— qu'elle allait se mettre à flotter dans les airs. C'était cette sensation si étrange que Magdalena adorait. Cette sensation qui lui faisait tourner la tête, faisait manquer des battements à son cœur.  Elle refusait qu'il arrête. Elle ne voulait pas que cette sensation s'arrête, non plus. Mais même si elle ne voulait pas que ça s'arrête, son corps ne répondait plus à son cerveau. Elle bougeait d'instinct, roulant ses hanches contre celles d'Eliezer à un rythme lent, lascif.

Sa respiration devenait de plus en plus haletante, et elle cherchait du regard les yeux rubis de l'albinos. Elle avait peine à parler, les mots entrecoupés de sursauts tandis qu'elle cherchait son souffle. « Close,  » murmura-t-elle, ses ongles laissant derrière eux des lignes rougeâtres sur la peau d'albâtre de son amant. « Closer.  »

C'était difficile de décrire réellement ce qu'était la sensation qu'elle ressentait alors que son climax se rapprochait dangereusement. C'était une pression dans son bas-ventre, comme une bulle qui gonflait, gonflait et gonflait. Jusqu'à ce qu'elle soit si lourde qu'elle explose, laissant derrière elle une sensation divine. Il n'y avait pas d'autre mot pour décrire cet état catatonique de bien-être qui venait après un orgasme. Et dangereusement, cet état se rapprochait de plus en plus, laissant Magdalena sans mot. « N'arrête pas, » marmonna-t-elle de nouveau. Sa voix n'était qu'un chuchotement suppliant dans les oreilles d'Eliezer. Comme un soupir rempli de désir qui n'attendait plus que de s'éprendre du corps de l'espagnole.

Magdalena n'aurait même pas hésité avant de le supplier, mais il avait bien fait de satisfaire son envie et d'assouvir ses désirs. La respiration haletante, ses ongles s'enfoncèrent légèrement dans la peau d'albâtre de son amant lorsqu'il se mit à donner des coups de bassin agressifs, la poussant au-delà de ses limites. Son orgasme parcourut son corps comme une vague intense, la faisant trembler des pieds à la tête. Le gémissement de l'espagnole mourut dans sa gorge, ses dents se plongeant dans sa lèvres inférieure alors qu'elle échappa une exclamation étouffée. À bout de souffle, son corps toujours secoué de doux tremblements lorsque leurs regards se rencontrèrent, elle sourit. « Ça va, » dit-elle à demi-voix. Prenant de grandes inspirations pour reprendre son souffle, Magdalena échappa un petit rire. C'était fou comment elle pouvait en perdre le souffle; elle avait presque oublié cette sensation. Elle attendit qu'il roule sur le côté avant de répondre à sa deuxième question, une expression relaxée sur le visage. « Une bonne dizaine, » répondit-elle avec assurance.

Il fallait qu'elle admette qu'elle avait adoré toutes ces petites attentions qui avaient rendu le tout aussi spécial. Après tout, Magdalena avait peine à se rappeler la dernière fois qu'un homme avait été aussi patient avec elle. Lentement, elle se blotti contre son corps brûlant, trop épuisée pour penser à prendre une douche— malgré qu'elle l'aurait bien méritée. Un bâillement passa ses lèvres, et elle commençait déjà à sentir le sommeil peser lourdement sur ses paupières. Elle savait bien qu'il risquait d'être déjà parti lorsqu'elle se réveillerait; beaucoup d'hommes faisaient pareil. Mais elle ne lui en voudrait pas, puisqu'elle était capable de comprendre leur raisonnement. Elle avait fait de même, de toute façon.

« Je pourrais m'endormir, » marmonna-t-elle doucement, reposant sa tête dans le creux de l'épaule d'Eliezer. Clairement, elle en était à quelques minutes près. Elle n'avait plus envie de parler— plus envie de penser à ce qui pourrait se passer. Magdalena était bien, et pour le moment, c'était tout ce qui comptait à ses yeux. Son maquillage, ses cheveux emmêlés, tout ça n'était que secondaire. Elle avait tout simplement envie de s'endormir là, contre le corps d'Eliezer.